Cabrousse — L'émotion et la tristesse se lisaient, mercredi, sur les visages des parents, amis, voisins et personnes anonymes venus compatir à la douleur de la famille Diatta, à Cabrousse (sud), après l'annonce du décès de l'étudiant Prosper Clédor Senghor de l'Université Gaston Berger (UGB) de Saint-Louis (nord), a constaté le correspondant de l'APS.
L'étudiant Prosper Clédor Senghor est décédé à l'hôpital Principal de Dakar, où il avait été évacué à la suite de blessures subies lors de heurts entre des forces de l'ordre et des étudiants opposés au report de l'élection présidentielle du 25 février.
Sa mort survient après celle d'Alpha Yéro Tounkara, étudiant en géographie de la même université qui avait succombé à ses blessures vendredi 9 février, à l'hôpital régional de Saint-Louis où il avait été évacué dans les mêmes circonstances.
Mercredi matin, parents, amis, voisins et des personnes anonymes ont pris d'assaut la résidence familiale de Prosper Clédor Senghor à Cabrousse, un village de la commune de Diembéring, dans le département d'Oussouye, au sud du pays.
L'émotion était vive après l'annonce du décès de Prosper Clédor Senghor, étudiant en licence 1 de mathématiques appliquée et sciences sociales (UFR SAT) de l'université de Saint-Louis.
Les mines graves, les larmes aux yeux, les personnes présentes dans la demeure du défunt sont très affectées par cette disparition. Angélique Diatta, la mère adoptive de Prosper Clédor Senghor, est ainsi restée inconsolable.
"C'est une grande perte. Nous sommes vraiment inquiets. Prosper Clédor Senghor dit Papis, je l'ai élevé depuis le bas âge. C'est un garçon très correct. C'est ici à Cabrousse qu'il a obtenu son baccalauréat. Il était très correct. Nous avons perdu un fils, un espoir", a réagi Angélique Diatta, les lames aux yeux.
"Pourquoi, ont-t-ils tué notre fils ?, s'est de son côté interrogé Babacar Diatta, un frère du défunt. "Tuer un jeune qui ne détenait pas d'armes, c'est inadmissible et décevant. Papis est un jeune effacé", a-t-il témoigné.
Le représentant du chef de village de Cabrousse a abondé dans le même sens : "Prosper Clédor Senghor était un jeune effacé. Il ne participait même pas aux manifestations ou festivités organisées par le village. Un espoir est parti. C'est une perte qui frappe tout le village", a déploré Sandiete Diatta.