Afrique de l'Ouest: Retrait de la CEDEAO - Quel avenir régional pour les pays de l'AES ?

Président de la transition au Mali, Assimi Goita/ président de la transition du Niger, Abdourahmane Tiani/ président de la transition du Burkina Faso, Ibrahim Traoré (photo d'archives)

Le 28 janvier, le Burkina Faso, le Mali et le Niger quittent la CEDEAO. Une décision justifiée comme conséquence des sanctions reçues après les récents coups d'État.

Le Burkina Faso, le Mali et le Niger, formant depuis septembre l'Alliance des États du Sahel (AES), annoncent leur retrait immédiat de la Communauté Économique des États d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO). Il ne prendra effet que dans un an.

Plusieurs manifestations suivent ce décret. Au Mali, elles défendent la décision des chefs d'États de l'AES. Les militaires au pouvoir diffusent un discours patriotique en faveur des premiers idéaux des pays sahéliens. Ils s'appliquent aussi à discréditer la CEDEAO, argumentant une inefficacité à les protéger contre le terrorisme. D'après les régimes militaires, la CEDEAO aurait pris des sanctions « inhumaines » suite aux coups d'État au Mali, au Burkina Faso et plus récemment au Niger.

Expliquant agir pour le bon développement de leurs nations, les dirigeants de l'AES soutiennent ces propos. Ils utilisent à cet effet une communication massivement relayée par les médias et les partisans des différents régimes politiques. Leur volonté de retrouver une certaine souveraineté nationale fait écho à leur éloignement des anciens partenaires occidentaux. Ils laissent ainsi une porte ouverte aux membres de Wagner, dont la présence est fortement controversée.

Le doute plane toujours sur la façon dont les autorités de l'AES entendent pallier les conséquences d'ordre économique, politique, sociétale et sécuritaire découlant de leur retrait.

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Des répercussions à tous niveaux

Cette décision instaure la confusion au sein des populations, qui sont les premières touchées. Si certains l'approuvent, d'autres questionnent les impacts économiques et sécuritaires comme l'avenir des échanges entre les différents États d'Afrique de l'Ouest.

Dans un premier temps, aucun des trois pays n'a d'accès direct à la mer, ce qui suscite des difficultés au niveau des partenariats portuaires et de la circulation de multiples marchandises. Sur le plan économique, les pays de l'AES, notamment le Niger, subissent de lourdes sanctions de la part de la CEDEAO après les coups d'État.

Leur retrait de la communauté peut aggraver cette situation. La séparation de l'organisme peut amener une hausse des prix des marchandises et des frais de transit, impactant directement les locaux. D'un point de vue social, les Maliens, Burkinabés et Nigériens membres de la CEDEAO voient la question de leur visa et de leur circulation plongée dans l'incertitude.

Selon les gouvernements de l'Alliance des États du Sahel, l'objectif de cette séparation était d'unifier les nations du continent. Les résultats actuels révèlent plutôt une augmentation de la fragilisation de l'ensemble de l'Afrique de l'Ouest.

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