« De Paris à Berlin, le lobbying de Mamadi Doumbouya pour prolonger la transition ». C'est le titre d'un article d'Africa Intelligence diffusé mardi 20 février. La fin de la transition en Guinée est prévue pour fin 2024, mais le président souhaite visiblement la prolonger au moins d'un an jusqu'à fin 2025.
La transition en Guinée se prolongera-t-elle d'une année ? Selon le site d'information spécialisé sur le continent africain, Africa Intelligence, le gouvernement guinéen a sondé quelques-uns de ses partenaires occidentaux au sujet d'une prolongation de la transition, au-delà de la période de deux ans convenue avec la Communauté des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao).
Initialement prévue pour s'achever à la fin de l'année 2024, la junte amenée par le général Mamadi Doumbouya souhaiterait prolonger la transition jusqu'en 2025. « Ça fait déjà un moment qu'on s'interrogeait sur véritablement la détermination affichée par les autorités de transition à quitter le pouvoir d'ici un an », constate Pierre Elie de Rohan Chabot, l'auteur de cet article, au micro de RFI.
Le président Doumbouya a missionné certains émissaires dans certains pays occidentaux, dont la France et l'Allemagne. « Dans le cas français, c'est l'ancien ministre de la Défense depuis la dissolution du gouvernement, le général Aboubacar Sidiki Camara, plus connu par son surnom "Idi Amin", qui a été dépêché à Paris début décembre 2023 pour s'entretenir à plus haut niveau avec les autorités françaises, pour aborder justement ce sujet sensible de l'extension de la transition désirée par le président Doumbouya », détaille le journaliste. D'autres cadres de la transition, comme le ministre des Affaires étrangères, Morissanda Kouyaté, auraient tenu un tout autre discours. En décembre 2023 à Berlin, ce dernier a rassuré les partenaires allemands sur la volonté de son gouvernement de se retirer d'ici fin 2024.
Quelle forme prendra la transition en Guinée ? Serait-elle simplement appelée à durer une année supplémentaire ? « Il y a des réflexions sur une sorte de deal politique qui permettrait au président de quitter le pouvoir le temps d'un mandat présidentiel de cinq ans pour après pouvoir revenir. Donc ça, c'est effectivement un des scénarios qui est également sur le sur la table et auquel réfléchissent les proches du président », assure Pierre Elie de Rohan Chabot.