Afrique de l'Ouest: L'ex-président nigérian Yakubu Gowon, dernier père fondateur vivant de la Cédéao, appelle à la sauver

Un des pères fondateurs de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) a appelé, ce 21 février 2024, à la levée des sanctions contre les pays ouest-africains dirigés par des régimes militaires issus de coups d'État, à l'approche d'un sommet extraordinaire de la Cédéao prévu ce 24 février à Abuja.

« Je lance un appel d'Abuja, sincère et solennel, aux 15 dirigeants actuels des États membres de la Cédéao » : ce sont les mots extrait de la déclaration, lue ce mercredi 21 février 2024, par le général Yakubu Gowon. L'ex-chef d'État du Nigeria, de 1966 à 1975, est le dernier témoin vivant de la création de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao). Il était autour de la table à Lagos avec 15 autres chefs d'État de Gouvernement en mai 1975. À l'époque, cette organisation régionale comptait 16 membres avec la Mauritanie.

Aujourd'hui, l'organisation ouest-africaine est au bord de l'explosion avec la sortie annoncée du Burkina Faso, du Mali et du Niger. Alors, à quelques jours d'un nouveau sommet extraordinaire de la Cédéao à Abuja, Yakubu Gowon s'adresse directement aux 15 leaders actuels des pays concernés et les implore de se réconcilier et de reconstruire la Cédéao ensemble.

« Ni ma génération, ni les générations actuelles ou futures ne pardonneront l'éclatement de notre communauté »

Car, sinon, l'Histoire les jugera, selon lui, comme étant les fossoyeurs de cette institution : « Je demande à tous les dirigeants de l'Afrique de l'Ouest d'envisager immédiatement la mise en oeuvre des mesures suivantes : levée de toutes les sanctions imposées au Burkina Faso, à la Guinée, au Mali et au Niger [quatre pays dirigés par des pouvoirs de transition, à l'issue de coups d'État militaires, Ndlr] ; retrait par le Burkina Faso, le Mali et le Niger de leur avis de quitter la Cédéao ; la participation des 15 chefs d'État de la Cédéao à un sommet pour discuter de l'avenir de la communauté, de la sécurité et de la stabilité régionale. »

Yakubu Gowon martèle, dans des propos recueillis par notre correspondant à Abuja, Moïse Gomis : « La Cédéao est plus qu'une coalition d'États. Ni ma génération, ni les générations actuelles ou futures, ne comprendront ou ne pardonneront l'éclatement de notre communauté. »

La Cédéao est plongée dans une crise sans précédent depuis l'annonce fin janvier du Mali, du Niger et du Burkina Faso de leur retrait de l'organisation régionale. La région a également été secouée dernièrement par la décision du président Macky Sall de reporter les élections présidentielles au Sénégal. Décision annulée par le Conseil constitutionnel sénégalais.

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