Centrafrique: La «justice n'est plus rendue au nom du peuple», affirme l'opposant Crépin Mboli-Goumba

En République centrafricaine (RCA), l'opposant Crépin Mboli-Goumba a dénoncé, ce 21 février 2024 à Bangui, une « justice (qui) n'est plus rendue au nom du peuple ». Il s'en est pris au ministre de la Justice, Arnaud Djoubaye-Abazene, qui a promis de réagir ultérieurement à ces accusations.

En Centrafrique, Crépin Mboli-Goumba, l'un des leaders de l'opposition, déclare que la justice centrafricaine est en péril. Lors d'une conférence de presse, ce 21 février 2024 à Bangui, le président du Parti africain pour une transformation radicale et l'intégration des États (Patrie), formation politique d'opposition, a affirmé que la justice centrafricaine est corrompue jusqu'au plus haut sommet de la hiérarchie judiciaire. Crépin Mboli-Goumba dénonce aussi la mainmise du ministre de la Justice, Arnaud Djoubaye-Abazene, sur le travail des acteurs judiciaires ou encore le non-respect des textes pour des intérêts individuels.

« C'est la justice qui donne un contenu à la démocratie, déclare-t-il au micro de notre correspondant, Rolf-Steve Domia-Leu. Or, aujourd'hui, cette justice n'est plus rendue au nom du peuple. Nous avons malheureusement constaté que celui qui était l'organisateur du dysfonctionnement de la justice est le ministre d'État de la justice lui-même, à travers des actes de corruption amplement étayés ».

Crépin Mboli-Goumba affirme : « Il y a des magistrats qui ont perdu leur poste parce qu'ils se sont opposés à la tentative du ministre de faire main basse sur la justice, à travers l'idée qu'il se fait de ses propres intérêts. Malheureusement, tous les magistrats ne sont pas conscients de la nécessité de servir la justice rendue au nom du peuple. Nous sommes déjà dans un cas de vendetta judiciaire et cela a été promu depuis trois ans. Mais cette vendetta judiciaire est doublée d'une volonté de spolier pour s'enrichir indûment. »

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Il conclut : « Nous avons décidé de faire le point de tous ceux qui ont été spoliés dans ce pays. J'en parle en tant qu'avocat, sinon ce serait de la diffamation. Je suis en mesure de rapporter des preuves irréfutables de tout ce que je dis par témoignage d'autres magistrats et avec des documents aussi. »

Contacté, le ministre centrafricain de la Justice, mis en cause, a promis de réagir ultérieurement.

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