Tel a été le thème de la conférence de presse, tenue mercredi 21 février dernier, dans la salle de Léon de Saint Moulin du Centre d'études pour l'action sociale (CEPAS), par la Coalition le Congo n'est pas à vendre, la Lucha, Filimbi, le Panel des experts de la société civile, l'Association africaine des droits de l'homme (ASADHO), Alerte-RDC, la société civile Forces vives, la Synergie des femmes dynamiques pour le développement intégral (SYFEDDY).
A cette occasion, ces organisations ont dénoncé les actes de torture subis par certains activistes de la société civile et les journalistes. Ils ont appelé le Président de la République, Félix Tshisekedi à sanctionner tous les auteurs de ces actes et à donner des instructions claires pour que cessent définitivement ces pratiques illégales et contraires aux Conventions internationales sur les droits humains.
Ces organisations de la société civile ont, avant tout, rappelé aux autorités administratives, politiques et des services de sécurité que le fait de "manifester, de critiquer ou d'être contre la politique" menée par le Gouvernement ne constitue ni un crime, ni un délit mais, selon ces panélistes de la société civile, "est un droit constitutionnellement garanti". Ils ont appuyé leur opinion par l'exemple du Ministre des Affaires étrangères qui avait reçu, le 10 février 2024, à Kinshasa, le Corps diplomatique en marge des manifestations anti-occidentales, "sans qu'il n'y ait eu des interpellations connues des manifestations au cours de cette journée".
Et d'ajouter : « Le samedi 3 février dernier, en marge d'une manifestation publique commémorant le 600ème jour d'occupation de Bunagana en vue de demander la libération des territoires occupés par les forces négatives parrainées par le Rwanda et l'Ouganda, l'Agence nationale de renseignement (ANR) a procédé à l'arrestation de quelques manifestants parmi lesquels, plusieurs acteurs de la société civile congolaise. Ces faits font suite à plusieurs autres arrestations, menaces, emprisonnements des activistes et des journalistes ».
Pour eux, ceci constitue en soi une politique de "deux poids deux mesures". Qualifiant cela d'injustice, ces activistes de la société civile ont fait savoir que certaines manifestations sont non seulement interdites, mais aussi violemment réprimées, tandis que d'autres sont tacitement encouragées et défendues.
A les en croire, de tels actes sont constitutionnellement répréhensibles mais aussi pénalement condamnables et ne devraient plus exister dans un Etat qui se veut démocratique. « L'Etat de droit proclamé tout haut par le Président de la République doit être observé par les services de sécurité et la justice congolaise », ont-elles insisté.
Par ailleurs, elles ont appelé à la libération de journalistes Stanis Bujakera, Mwamisya Ndungo King ainsi que de tous les activistes et journalistes arrêtés pour avoir manifesté pacifiquement ou exercé leurs libertés d'expression. Et de poursuivre : « Nous demandons aussi la fin de la chasse aux activistes défenseurs des droits de l'homme et/ ou de l'intégrité territoriale et des journalistes pour permettre à nos camarades en fuite, en exil ou cachés de reprendre leurs vies normales et leurs activités professionnelles ».
En outre, ces organisations de la société civile ont réaffirmé leur engagement de continuer à dénoncer le mal et la violation de libertés des activistes de la société civile et des journalistes. Elles ont demandé la mise en place d'un cadre de concertation avec les autorités pour discuter des questions liées aux manifestations publiques et à l'expression citoyenne.