Bassirou Badjo a été « interpellé » sur son lieu de travail mercredi 21 février puis conduit vers une destination inconnue, selon les responsables du mouvement. La veille, un autre membre du même mouvement avait été interpellé à son domicile par des inconnus, selon des proches.
Mercredi, dans l'après-midi, Bassirou Badjo, administrateur des affaires sociales, se rend à son lieu de service à Ouagadougou, quand des individus se présentant comme agents de la sûreté de l'État l'embarquent dans leur véhicule. Le mouvement Balai citoyen dénonce et condamne un « enlèvement » et exige la libération sans conditions de Bassirou Badjo ainsi que celle de toutes les victimes de cette « pratique devenue banale » dans le pays.
Bassirou Badjo vivait caché depuis l'apparition de son nom en novembre 2023 sur une liste de personnes réquisitionnées pour participer à la lutte antiterroriste. Des personnes qui avaient dénoncé la dégradation de la situation sécuritaire en octobre 2023 au cours d'une conférence de presse. « Mais il ne pouvait pas rester longtemps dans cette clandestinité à cause de son statut de fonctionnaire », soutient un analyste.
Plusieurs organisations syndicales et de la société civile burkinabè avaient pourtant demandé l'annulation pure et simple de ces enrôlements forcés, elles avaient alors décidé de mener une action en justice. C'est ainsi que le tribunal administratif de Ouagadougou a qualifié d'« illégales » les réquisitions de Rasmane Zinaba, Bassirou Badjo et Issiaka LIngani et avait ordonné au commandement des opérations du théâtre national « d'annuler la procédure de déploiement ».