Tunis — Une convention de financement d'une valeur de 55 millions de dollars américains (environ 173 millions de dinars) a été signée, jeudi, à Tunis, entre le gouvernement tunisien et le Fonds saoudien pour le développement, pour contribuer au financement du projet de rénovation et de renforcement du réseau ferroviaire destiné au transport de phosphate.
Ce projet, dont le coût global s'élève à 518 millions de dinars, est piloté par la Société nationale des chemins de fer tunisiens (SNCFT). Il vise à rénover et à renforcer une partie (190 km) des lignes ferroviaires assurant le transport de phosphate, dans l'objectif de favoriser le transport de quantités plus grandes de phosphate et d'en optimiser les coûts.
Le projet vise également, à renforcer les capacités de la SNCFT en matière de transport de phosphate produit et transformé, à assurer une amélioration de la situation financière des entreprises opérant dans le secteur et contribuer à la relance de l'économie nationale.
Il a, aussi, pour objectif de réduire les coûts de maintenance du réseau ferroviaire dont une bonne partie est exploitée depuis plus de 40 ans, de favoriser l'exploitation des nouveaux wagons destinés au transport de phosphate et dont la capacité s'élève à 3200 tonnes ainsi que de contribuer au développement régional et à la création d'emploi direct et indirect.
Parmi les objectifs escomptés figurent notamment la préservation de l'environnement, l'économie de l'énergie, l'allègement du trafic sur le réseau routier et l'amélioration de la balance commerciale en garantissant le transport de quantités plus importantes de phosphate et dérivés.
La première phase de ce projet concerne la partie du réseau ferroviaire de transport de phosphate situé dans le sud tunisien notamment, dans les gouvernorats de Sfax, Gafsa et Gabès. La réalisation de cette première phase s'étalera sur 2 ans.
Ont procédé à la signature de la convention de financement, la ministre de l'Economie et de la Planification, Feryel Ouerghi et le Président exécutif du Fonds saoudien pour le développement, Sultan Ben Abdelrahmane El-Mourchid.
Aucun détails sur les taux d'intérêts du crédit obtenu du fonds saoudien, les délais et les conditions de son remboursement n'ont été communiqués pas les responsables tunisiens ou saoudiens.
Ouerghi s'est contentée de préciser qu'il s'agit d'un crédit à des conditions préférentielles, affirmant à l'occasion de la signature que le projet en question sera réalisé selon la formule clé en main ». Elle a également souligné l'importance de bien préparer sa deuxième phase qui concernera la modernisation de tout le réseau ferroviaire de transport de phosphate pour mieux maîtriser les coûts, réduire l'impact sur l'environnement et atteindre le rendement économique et social escompté.
La ministre a par ailleurs, assuré que son département ambitionne de fixer un nouveau programme de coopération avec le Fonds, en vertu duquel ce dernier contribuera au financement d'autres projets tels que ceux relatifs à l'aménagement des palmeraies et des oliveraies dans les périmètres irrigués du gouvernorat de Tataouine, l'installation de deux stations de dessalement de l'eau de mer à Mahdia et Zarzis ainsi que le programme de financement des entreprises, notamment les PME-PMI, de manière à renforcer la coopération entre la Tunisie et l'Arabie Saoudite dans les secteurs stratégiques (énergie, agriculture, tourisme, industrie pharmaceutique...).
Présent lors de la cérémonie de signature, le ministre du transport Rabii Majidi a indiqué que ce projet vise à renforcer les capacités de la SNCFT dans l'objectif de parvenir à assurer le transport de toute la production nationale de phosphate des zones de production vers les zones de transformation et d'exportation.
«Ce projet s'inscrit dans le cadre d'une vision globale de relance du secteur du phosphate » a-t-il souligné, affirmant que « le transport, notamment ferroviaire, constitue un pilier central du secteur des phosphates et permet une économie des coûts, du temps et de l'énergie ».
Pour sa part, le Président exécutif du Fonds saoudien pour le développement a rappelé que « les premières interventions du fonds remontent à 1975 et qu'il a contribué, depuis, au financement de 35 projets de développement d'un coût global s'élevant à 1,3 milliard de dollars » ( soit environ 4,07 milliards de dinars).
Et d'ajouter que « le financement accordé au projet de modernisation du réseau ferroviaire destiné au transport de phosphate s'inscrit dans le cadre du soutien saoudien au développement économique et social en Tunisie ».