Kafountine — Le directeur de l'environnement et des établissements classés, Baba Dramé, a insisté jeudi, sur la nécessité d'avoir des "données scientifiques valables" visant à faire des propositions d'aménagement pour le quai de pêche de Kafountine, dans le département de Bignona (sud), endommagé par des vagues.
"A Kafountine, il faut des données scientifiques fiables pour faire des propositions d'aménagement qui résistent au temps et à l'assaut des vagues. Ici, il faudrait qu'on trouve des solutions. Mais, il ne faudra pas colmater", a dit M. Dramé, en présence du maire de la commune de Kafountine, David Diatta et des chefs de service.
Il intervenait lors d'une visite terrain effectuée au quai de pêche de Kafountine, pour constater de visu les dégâts causés le vendredi 12 janvier dernier par une houle exceptionnelle favorisée par l'avancée de la mer.
"Au mois de janvier dernier, a-t-il rappelé, nous avons connu un épisode de houle exceptionnelle qui a causé un phénomène d'érosion côtière très intense au quai de pêche de Kafountine".
Baba Dramé a fait observer que cette érosion côtière a occasionné des dégâts sur les infrastructures de pêche, les sites culturels et religieux et sur les infrastructures touristiques de la zone.
La commune de Kafountine, a-t-il rappelé, est connue pour ses activités liées à la mer notamment la pêche et le tourisme.
"Donc, il s'agissait pour nous de venir faire la situation avec l'autorité locale en l'occurrence le maire et ses différents collaborateurs pour constater de visu la situation, discuter avec les techniciens pour retourner avec des solutions que nous allons soumettre aux autorités pour prendre des décisions", a expliqué M. Dramé.
Il a relevé qu'à Kafountine, le trait de côte est en train de reculer.
"Le problème est là. On ne peut pas faire de colmatage ou de l'approximation. Il faut faire un suivi régulier, avoir toutes les données scientifiques qui permettent de choisir l'option de protection côtière la plus indiquée pour protéger les infrastructures qui sont à Kafountine", a insisté Baba Dramé.
"Il faut des études poussées sur les options les plus indiquées pour éviter de mettre de l'argent et de le perdre le lendemain", a-t-il encore souligné.
Selon M. Dramé, "l'Etat avait initié à Kafountine la mise en place du système d'épis Maltais, des méthodes de lutte très soft qui permettent de régénérer la plage et lutter contre l'érosion côtière".
"Mais nous avons vu que ces épis Maltais n'ont pas tenu. A la première houle, ils ont été dégradés. Cela veut dire qu'il faut aller vers d'autres options et solutions", a-t-il fait valoir.
Le directeur de l'environnement et des établissements classés a évoqué un contexte mondial marqué par les changements climatiques,
"Il y a un relèvement du niveau des mers et un recul du trait de côte avec ses conséquences en terme d'érosion côtière qui affectent toutes les infrastructures que nous avons sur le littoral", a-t-il signalé.
Il a cité quelques interventions de l'État au Sénégal pour faire face à l'érosion côtière notamment à Saint Louis (Goxu Mbathie et Guet Ndar) où un mur de protection côtière a été mis en place pour éviter la disparition de la langue Barbarie.
M. Dramé a annoncé qu'un projet destiné à lutter contre l'érosion côtière sur le littoral est en cours de formulation avec l'Agence française de développement (AFD).
"Nous avons déjà réalisé les études avec un cabinet spécialisé sur les questions d'érosion côtière. Nous allons finaliser ce projet", a-t-il fait savoir, ajoutant que ce projet va concerner tous les sites du littoral les plus impactés par l'érosion côtière.
Le maire de Kafountine, David Diatta a salué cette visite du directeur de l'environnement et des établissements classés qui selon lui, "est très réconfortante" pour la population de sa commune.
"Nous pensons que des solutions vont être proposées pour sauver le quai de pêche de Kafountine et le tourisme. Ce quai a besoin d'être préserver et sauver", a dit M. Diatta, faisant savoir qu'au moins cinq mètres du quai de pêche sont aujourd'hui engloutis.
"Et il y a dix ans, on était à partir d'ici à 50 mètres du trait de côte de la mer", s'est alarmé David Diatta.