Congo-Brazzaville: Spectacle - Les langues maternelles à l'honneur à l'IFC

Dans le cadre de la Journée mondiale de la langue maternelle célébrée cette année sur le thème " L'éducation multilingue est un pilier de l'apprentissage intergénérationnel", l'Institut français du Congo( IFC) et le Centre international de recherche sur la civilisation kongo ont organisé, le 21 février à Brazzaville, une soirée culturelle dans l'objectif de préserver les différentes cultures et les langues qui favorisent la tolérance et le respect des autres.

Les sociétés multilingues et multiculturelles prospèrent grâce à la préservation de leurs langues qui servent de vecteurs aux connaissances traditionnelles et à l'héritage culturel. Cependant, cette diversité linguistique est de plus en plus menacée et tend à disparaître. Actuellement, 40% de la population mondiale n'a pas accès à l'éducation dans sa langue maternelle. Un chiffre qui laisse à désirer, pourtant l'enseignement en langue maternelle favoriserait un meilleur avantage en apprentissage.

En effet, c'est sous le slogan « Apprenons la langue maternelle à nos enfants afin qu'elle ne meurt pas » que la soirée culturelle s'est étalée sur différents spectacles, en l'occurrence le conte, le proverbe et le slam en langues congolaises et européennes, mettant en vedette différents groupes linguistiques au nombre desquels les Bekwils, les Civilis, les Dondos, les Kambas, les Laris, les Mbochis, les Makouas, les Mbérés, les Mbombas, les Yakas et les Tékés Boma.

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Le spectacle s'est illustré à l'ouverture par les représentants Tékés mettant en exergue plusieurs contes avec chacun un message bien particulier, dont « le tsui téké » ou « le raisin téké », les Vilis dans « l'unité nationale ». Les Sundi Kimongo ont, quant à eux, conté l'histoire de « la femme orgueilleuse », profitant de l'occasion pour rendre hommage à la femme à travers la poésie « Ma mère ».

Les spectateurs éblouis par ce rassemblement n'ont pas manqué d'exprimer leur ressenti. « Ces performances nous montrent à quel point nous sommes un peuple même si chacun essaie tant soit peu de défendre sa langue maternelle », a fait savoir Emergence Ngombet, l'un des spectateurs. Merveille Malanda, pour sa part, a déclaré: « Je suis Lari et fier de l'être car ma langue maternelle est le premier moyen qui me permet de traduire véritablement le sens du monde et de faciliter ma compréhension sur tout ce qui m'entoure. Ma langue maternelle définit mes origines ».

Pour Dieudonné Siama, « un proverbe Bembé dit : ba niosi se batananga bula. Cela signifie les abeilles piquent parfois celui qui extrait le vin de palme. Cette journée a tout son sens d'exister. De la manière qu'on apprend à nos enfants les langues étrangères telles l'anglais, le français, l'espagnol, je suis convaincu que nos langues seront pérennisées ».

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