« La pauvreté nationale a stagné tandis que la pauvreté urbaine augmente de façon alarmante ». C'est peut-être la phrase qui résume le constat fait par la Banque mondiale dans son évaluation de la pauvreté à Madagascar. Elle navigue sur deux décennies de pauvreté et elle donne des pistes pour tracer le changement. Les chiffres présentés parlent d'eux-mêmes, mais même sans se plonger dans le rapport détaillé présenté, il suffit de regarder la réalité qui nous entoure.
La nécessité d'une volonté de redressement de tout le pays
Ce rapport publié par la Banque mondiale décrit parfaitement la situation qui règne actuellement, mais il ne se contente pas de faire un constat, il essaie aussi de montrer que le redressement peut se faire si une ample coalition pour une croissance élevée soutenue et équitable est mise en place.
En 2022, dit-il, 75,2% de la population nationale était pauvre, 79,9% dans les zones rurales et 55,5% dans les zones urbaines. La montée en flèche de cette dernière peut s'expliquer par la diminution des opportunités économiques, la détérioration de l'environnement des affaires et le manque d'investissement dans l'éducation, la santé et l'infrastructure urbaine.
Il y a eu cependant aussi la pandémie de Covid-19 et la série de cyclones qui a exacerbé la pauvreté urbaine, entraînant des pertes d'emploi et des baisses de revenus des ménages. Mais l'exode rural s'est également amplifié et cette population venant de la campagne n'a pas trouvé les ressources qu'elle espérait et est devenue un sous prolétariat vivant d'expédients et formant ce quart monde dont parlent les démographes. La pauvreté, nous dit le rapport, est monétaire et multidimensionnelle.
La majorité des Malgaches travaille dans l'agriculture de subsistance à faible productivité et ils ne disposent donc pas de revenus suffisants leur permettant d'avoir un niveau de vie convenable. Cela se répercute chez les enfants dont la vulnérabilité est très élevée.
Des pistes sont proposées pour briser le cercle vicieux d'une croissance faible et d'une pauvreté élevée. Le développement rural est essentiel pour réduire la pauvreté et alléger la pression sur les marchés du travail. Le rapport insiste sur l'amélioration des infrastructures rurales et en particulier sur la réparation du réseau routier délabré. Les propositions avancées tombent sous le sens, mais elles nécessitent une volonté inébranlable de toute la communauté nationale.