Les partenaires de la lutte contre le blanchiment de capitaux dans le pays appellent à renforcer les sanctions contre les auteurs des activités financières illicites.
Hier, lors d'une séance publique tenue à Ivandry dans le cadre de la célébration de la journée internationale de prévention du blanchiment des capitaux et du financement du terrorisme, Isabelle Delattre, ambassadrice de l'Union Européenne, a exprimé un avis mitigé sur les progrès réalisés dans la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme dans le pays. Bien qu'elle ait reconnu les efforts déployés par le gouvernement en place en termes de dispositifs et de cadre légal, elle a souligné qu'il reste encore beaucoup à faire surtout que « le champ au sein duquel les avoirs illicites peuvent transiter s'élargit davantage », note-t-elle. Et « nous sommes tous conscients des risques graves de ces activités illicites sur la sécurité », poursuit Isabelle Delattre.
Résultats
L'ambassadrice de l'Union Européenne, qui n'a pas manqué de souligner l'étendue des efforts déjà déployés par le gouvernement en place en ce qui concerne les dispositifs et le cadre légal, a, toutefois, estimé que du chemin reste encore à faire sur le sujet. « Beaucoup d'efforts restent toujours à faire », a déclaré Delattre, mettant l'accent sur le besoin de résultats tangibles en matière de sanctions contre les criminels. Elle a noté qu'alors que des dossiers sont portés devant les tribunaux, les condamnations demeurent rares, soulignant ainsi l'importance de transformer le cadre légal en mesures concrètes.
Efficaces
« Le fait d'avoir un cadre légal ne suffit pas. Il faut que ça conduise à des résultats tangibles pour sanctionner les criminels », martèle l'ambassadrice de l'Union Européenne. Et de poursuivre que « il y a encore pleine chose à faire en matière de mise en oeuvre de la lutte contre le blanchiment des capitaux dans le pays». Mamy Rabenirina, questeur de l'Assemblée nationale, a également pris la parole lors de cet événement, soulignant la nécessité d'améliorer les dispositifs existants pour les rendre plus efficaces. « Nous pouvons toujours améliorer les dispositifs déjà en place afin de les rendre plus efficients », souhaite l'élu.
Institutions financières
De son côté, le Service de renseignement financier (Samifin) a mis en avant l'importance de l'implication des acteurs financiers dans cette lutte. Selon le Directeur Général du Samifin, la vigilance des institutions financières est cruciale, car ce sont elles qui sont en première ligne dans la détection des transactions suspectes. « Si les institutions financières ne sont pas sensibles à l'importance de la lutte (...), ça ne sert à rien de dépenser dans la lutte contre le blanchiment », a-t-il souligné. Il a également rappelé l'importance des ressources humaines dans cette lutte, soulignant ainsi la complexité de la tâche à accomplir. A l'occasion de cette célébration, les acteurs ont été conscients que des progrès ont été réalisés. Toutefois, il est clair que la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme dans le pays nécessite encore une collaboration continue entre les autorités, les institutions financières et d'autres acteurs pour garantir des résultats significatifs.