Congo-Kinshasa: Le président va se pencher sur le dossier du journaliste Stanis Bujakera, jugé depuis 4 mois

Le journaliste congolais Stanis Bujakera, arrêté le 8 septembre 2023, est « peut-être [...] en train de moisir » en prison à cause des « tergiversations » de la justice, a estimé le 22 février 2024 le président de la RDC, Félix Tshisekedi, qui dit avoir décidé de « mettre son nez » dans ce dossier. Correspondant de Jeune Afrique, Stanis Bujakera est jugé depuis le 13 octobre 2023 pour un article dans ce magazine, non-signé, mettant en cause les renseignements militaires dans la mort d'un opposant, Chérubin Okende.

En République démocratique du Congo (RDC), ça s'apparente à un début de dégel concernant le journaliste Stanis Bujakera, correspondant du magazine Jeune Afrique (JA) et de l'agence Reuters. Le reporter congolais, en détention depuis plus 160 jours et jugé pour un article publié et non-signé dans JA mettant en cause les renseignements militaires dans l'assassinat de l'ancien ministre Chérubin Okende serait victime d'une « justice malade ».

Ce sont les conclusions du président du pays, Félix Tshisekedi, qui était face à la presse, dont notre correspondant Pascal Mulegwa, le 22 février 2024 à Kinshasa.

Le chef de l'État a promis de « mettre son nez » dans le dossier, alors qu'une nouvelle audience est prévue ce vendredi 23 février à la prison centrale de Makala dans cette affaire.

%

« À cause de leurs tergiversations, peut-être que ce jeune homme est en train de moisir »

« Notre justice est malade, même dans le traitement des dossiers, a déclaré Félix Tshisekedi. Et je crois qu'il est un peu victime de cela. J'ai vraiment décidé d'y mettre mon nez. Je n'aime pas faire ça, croyez-moi. Je le jure : je n'ai jamais appelé un juge, je leur fais confiance. J'insiste simplement pour qu'ils disent le droit comme il se doit, pour que nos compatriotes, enfin les citoyens, en profitent ».

Le président, qui a prêté serment pour un second mandat le 20 janvier dernier, poursuit : « J'ai besoin d'une justice qui est correcte, qui est efficace, parce que c'est comme ça. C'est sur cette justice que nous bâtirons l'État de droit que nous voulons, donc je veux cette justice. À cause de leurs tergiversations, peut-être que ce jeune homme est en train de moisir. Je vous le dis solennellement : j'ai décidé de fourrer mon nez - au moins pour une fois - dans cette justice. En savoir plus dès demain parce que j'aurai les retours dès demain. »

AllAfrica publie environ 400 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.