Afrique: Un militant africain des droits de l'homme appelle à la 'perpétuation' de la démocratie sénégalaise

Dakar — Le directeur exécutif du Réseau panafricain pour la protection des droits de l'homme, Hassan Shire, a insisté, vendredi, à Dakar, pour la tenue d'une élection présidentielle "libre et transparente au Sénégal", en vue d'une passation pacifique du pouvoir qui puisse préserver la tradition démocratique du pays.

"Il faut qu'il y ait des élections libres et transparentes. Il faut que le pouvoir se passe pacifiquement à travers les urnes et que ceux qui viendront après ce régime puissent faire perdurer cette tradition qu'ils ont héritée de ce régime", a-t-il déclaré au cours d'une rencontre avec des journalistes.

Hassan Shire faisait le compte rendu de la "visite de solidarité" qu'il a effectuée pendant deux jours au Sénégal, au cours de laquelle il a rencontré des acteurs de la société civile et des représentants du gouvernement sénégalais.

"L'objectif de ces rencontres est de s'assurer que le pays veille au respect strict des droits de l'homme, à la préservation de l'Etat de droit mais également au respect des libertés", a expliqué le directeur exécutif du Réseau panafricain pour la protection des droits de l'homme qui compte, selon lui, huit antennes en Afrique.

Il a salué les dernières déclarations du président de la République lors de son entretien avec des médias sénégalais avec lesquels il a abordé la situation politique du pays résultant du report de la présidentielle initialement prévue le 25 février.

%

Le chef de l'Etat sénégalais, Macky Sall, s'est de nouveau engagé, lors de cet entretien avec quatre médias du pays, à quitter ses fonctions le 2 avril, la date de la fin de son deuxième mandat.

Il n'a pas manqué de réaffirmer sa volonté de respecter une récente décision du Conseil constitutionnel demandant à ce que les autorités compétentes fixent une nouvelle date pour l'élection présidentielle après avoir constaté l'impossibilité de tenir le scrutin à celle initialement prévue, le 25 février.

"Le message du président Sall d'hier nous a réconfortés sur notre position que le Sénégal est un pays de démocratie qui ne doit pas être foulée au pied", a-t-il relevé, ajoutant que l'appel à la concertation du chef de l'Etat "ne doit pas tomber dans l'oreille d'un sourd".

"Il faut que les Sénégalais de tout bord puissent s'unir pour perpétuer son image de pays de démocratie", a suggéré Hassan Shire, selon qui "les propos du président Macky Sall ne doivent pas être considérés comme des propos vides de sens car il a alerté sur bien des éléments".

Le chef de l'Etat, "a fait appel aux Sénégalais de tous bords", a insisté Hassan Shire, au sujet de l'entretien accordé par Macky Sall, lors duquel il a appelé à des concertations des "forces vives" de la nation sénégalaise pour des consensus pouvant débloquer la situation de crise née du report de la présidentielle.

Il estime que "même les pays de plus de cinq-cents ans de tradition démocratie ne sont pas à l'abri" de crises de la démocratie.

"La démocratie se renouvelle au quotidien, et il faut que les peuples surveillent les acquis démocratiques dans leurs territoires respectifs", a-t-il recommandé.

Le Sénégal fait face à une crise politique après que le chef de l'Etat a annoncé le 3 février, l'abrogation du décret qu'il avait signé pour convoquer les électeurs aux urnes, le 25 février, entrainant de facto, la suspension du processus électoral.

Dans sa décision rendue publique le 15 février, le Conseil constitutionnel a jugé "contraire à la Constitution" une proposition de loi portant report jusqu'au 15 décembre de l'élection présidentielle.

La juridiction a dans le même temps annulé le décret par lequel le président de la République a renoncé à la convocation du corps électoral.

Le report annoncé de l'élection présidentielle a été suivi de heurts mettant aux prises des forces de l'ordre et des manifestants réclamant le respect du calendrier électoral.

Quatre décès ont été ont été enregistrés dans ces violences à Dakar, Saint-Louis et Ziguinchor.

AllAfrica publie environ 400 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.