Congo-Kinshasa: Dans son premier briefing après la présidentielle de 2023, Félix Tshisekedi - «Je ne veux pas de discussions avec cette coquille vide qu'on appelle M23. Ce sont des pantins du Rwanda ...»

Le Président de la République a fait un tour d'horizon complet de l'actualité de l'heure aux côtés du ministre de la Communication et Médias, Patrick Muyaya. Une première prise de parole après son investiture à la magistrature suprême pour un second quinquennat. Lors de ce briefing de presse, Félix-Antoine Tshisekedi a annoncé la date de la probable nomination du formateur du gouvernement.

A ce propos, il a déclaré : « Si l'informateur me donne son rapport ce week-end, le formateur sera désigné le lundi prochain » avant d'ajouter : « J'ai nommé un informateur. Par respect au travail qu'il fait, j'attends la fin de sa mission et le compte rendu. Immédiatement après, je désigne le formateur ou la formatrice ».

Le Président de la République a poursuivi en ces termes : « Je brûle d'impatience de pouvoir bien démarrer, d'avoir la stabilité de nos institutions. Actuellement, tout est en gestation, que ça soit le gouvernement et les deux chambres du parlement. Nous attendons impatiemment de pouvoir commencer ». Et de poursuivre : « J'ai le plaisir de vous annoncer que la RDC fera partie de la Commission Paix et Sécurité. La RDC est également candidate à la Commission des Droits de l'homme des Nations Unies de Genève ».

Au sujet des manifestations de la population contre la communauté internationale, Tshisekedi a profité de cette opportunité pour réitérer son appel au calme et à la paix en insistant : « Je demande à l'opinion de rester mobilisée et sereine et de ne pas s'en prendre aux pays amis. Je tiens à rendre hommages aux Etats-Unis. Rassurez-vous, la maison est très bien gardée. La diplomatie est très bien tenue, la victoire est certaine ».

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En ce qui concerne la situation sécuritaire dans la partie Est et la pression de la communauté internationale qui tient à un dialogue avec les coalitions M23-ADF/RDF, le Président Congolais n'y est pas allé par quatre chemins. Il a affirmé une fois de plus : « Les discussions, je les veux avec le Rwanda, parce que c'est lui mon agresseur. Je ne dois rien à Paul Kagame, il ne me doit rien. Je dois juste savoir pourquoi il massacre ma population. Je ne veux pas de discussions avec cette coquille vide qu'on appelle M23. Ce sont des pantins du Rwanda. Je peux vous certifier que le M23 n'est pas Congolais. Ce sont des Rwandais. Et on prend quelques Congolais inconscients, on les met devant».

A propos du protocole d'accord signé par l'UE et le Rwanda, le Président de la République a parlé d'un accord avec un receleur avant d'ajouter que les minerais exportés par le Rwanda sont les produits des ressources volées en RDC depuis plusieurs décennies.

« Le Rwanda aujourd'hui se construit grâce aux ressources volées à la République démocratique du Congo, n'ayons pas honte de le dire, c'est une vérité. J'ai vu une fois, on posait la question au Président Kagame. Il a été incapable de répondre. Il parlait d'une société de montage de tablettes... Bref, ce n'est pas avec ça que vous développez un pays. Donc, vous comprenez que c'est le fruit du pillage de nos ressources tant minérales que agricoles. », a-t-il martelé.

En ce qui concerne l'autorisation accordée au Gouvernement Sama d'expédier les affaires courantes, malgré la démission du Premier ministre et d'une trentaine de ministres élus députés, le Chef de l'Etat a réitéré : «Je n'ai pas l'impression d'avoir violé la Constitution» et d'enchainer : «Je crois que je suis le mieux placé pour observer et comprendre où est le salut du peuple, et en ce moment, le pays fait face à une situation particulière» en citant notamment, les aspects sécuritaires, financiers, diplomatiques et budgétaires.

En autorisant au gouvernement de rester en fonction, Tshisekedi dit avoir refusé de mettre «le pays en difficulté et dans une situation de fragilité» juste sur base d'un règlement.

«J'ai demandé conseil aux juristes et ils m'ont dit qu'il y a aussi l'article 110 de la Constitution qui stipule que lorsque le Premier ministre dépose la démission de son gouvernement, il expédie les affaires courantes immédiatement après. C'est ce que je lui ai demandé», a clarifié le Chef de l'État.

A propos de la détention de Stanys Bujakera, Félix Tshisekedi a promis de s'y impliquer. Pour le Chef de l'Etat, la justice congolaise est malade. «Pas plus tard qu'hier, j'ai posé la question au sujet du Journaliste Stanys Bujakera. Notre justice est malade, voilà pourquoi, je me bats pour ça. J'ai besoin d'une justice correcte et efficace. Car, c'est sur ça que nous bâtirons un Etat de droit. J'ai décidé de fourrer mon nez dans cette affaire », a-t-il indiqué.

Tshisekedi a réitéré sa volonté de voir la RDC, candidate à l'organisation de la Coupe d'Afrique des nations 2029. Il a fait savoir que la RDC devrait revoir ses ambitions sportives à la hausse depuis la réussite de l'organisation des IXes jeux de la Francophonie en juillet et août 2023 à Kinshasa.

«Je ne voulais pas le dire maintenant. Mais, je le partage quand-même avec nos compatriotes. J'ambitionne d'organiser la CAN 2029 en RDC. Je sais que ce n'est pas facile, mais nous allons étudier cette éventualité avec mes collaborateurs ainsi que le ministère des Finances et voir comment le faire. Si nous avons remporté haut la main l'organisation des jeux de la Francophonie, on peut aussi organiser la CAN », a déclaré Félix Tshisekedi.

En attendant, la Confédération africaine de football n'a pas encore lancé l'appel à candidatures pour l'organisation de la CAN 2029. Par contre, les deux prochaines éditions sont déjà programmées. En 2025, l'organisation sera assurée par le Maroc, tandis l'édition 2027 sera co-organisée par trois pays: le Kenya, l'Ouganda et la Tanzanie.

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