Le président sénégalais, Macky Sall, a annoncé, le 22 février, la tenue d'un dialogue national les 26 et 27 février pour une élection présidentielle transparente et libre afin de sortir le pays de la crise.
Le chef de l'Etat sortant, qui s'exprimait lors d'une interview retransmise en direct sur la Radiotélévision sénégalaise, a indiqué que c'est à la suite de ces concertations qu'il prendra un décret convoquant le corps électoral, estimant que « l'élection peut se tenir avant ou après le 2 avril ».
« Tous les candidats et il y a également les partis politiques qui sont prêts à venir discuter parce que seul le dialogue peut nous permettre de passer cette situation », a précisé Macky Sall
Le président de la République a déclaré que des acteurs sont disposés à répondre favorablement à son appel au dialogue en vue de la tenue d'une nouvelle date pour le scrutin présidentiel.
« Je ne connais pas de candidat qui n'est pas apte à répondre au dialogue. Il faut tenir compte des avis de tout le monde. Seul le dialogue peut nous permettre de dépasser cette situation », a-t-il répété. Il a expliqué que les concertations qui vont démarrer lundi concernent les acteurs politiques, notamment les candidats à la présidentielle, la majorité, l'opposition, les non-alignés et aussi la société civile et les forces vives de la nation.
« Vous avez les candidats qui ont été dans ce processus, tous les candidats qui en dernier ressort ont été validés », a-t-il fait valoir. Macky Sall a fait part aussi de sa volonté de décrisper l'espace politique et social à travers ce dialogue et la libération des détenus.
« Dans le cadre du dialogue et de l'apaisement que j'ai souhaité, j'ai indiqué ces derniers temps à mon gouvernement la nécessité de prendre des dispositions pour faciliter la libération d'un certain nombre de détenus et aller même au-delà puisque le pays aujourd'hui a besoin de pardon. Le pays a besoin de réconciliation. Le pays a besoin de traverser cette période dans la paix, la stabilité », a-t-il indiqué.
Macky Sall se dit prêt dans ce sens à libérer l'opposant Ousmane Sonko, emprisonné depuis juillet, et son adjoint, candidat à la présidentielle, Bassirou Diomaye Faye, incarcéré en attente de son procès.
« Le candidat peut bénéficier de liberté provisoire pour participer au dialogue. Il est de ma responsabilité de penser au pays. Je ne suis pas contre la libération d'Ousmane Sonko. Oui, je suis prêt à aller aussi loin pour que tous bénéficient de ce pardon et que le Sénégal aille vers ces élections de manière apaisée », a-t-il affirmé.
Evoquant, par ailleurs, le vote éventuel d'une loi d'amnistie, le président Macky Sall a laissé entendre qu'il s'agirait pour le pays d'aller de l'avant.
« L'amnistie est obtenue avec le vote d'une loi par l'Assemblée nationale. Le président ne peut exprimer qu'une volonté. L'amnistie ne s'adresse pas à des personnes mais à des faits et les efface pour dire que nous voulons oublier. C'est pénible mais il nous faut aller de l'avant. Au-delà de l'élection qui va se passer très bientôt, nous avons besoin de voir notre pays poursuivre sa trajectoire d'émergence pour le bénéfice de notre population. Donc, on ne peut pas faire d'émergence sans la paix, sans la stabilité », a-t-il dit.
Macky sall a estimé que seul le dialogue entre toutes les forces vives de la nation peut permettre de passer cette situation de crise et fixer une nouvelle date pour la tenue de l'élection présidentielle. « Pour ce qu'est de la date du scrutin, on verra ce que le dialogue proposera », a-t-il expliqué, en confirmant que son mandat à la tête du pays prendra fin le 2 avril.