L'administrateur du territoire d'Ango (Bas-Uele) plaide pour une assistance humanitaire en faveur des réfugiés centrafricains installés dans la chefferie Sasa, située à plus ou moins 150 km de la frontière centrafricaine. Ces personnes ont traversé la rivière Mbomu, certaines depuis 2017 et d'autres en 2023, fuyant la guerre dans leur pays.
Le nombre des réfugiés centrafricains est estimé actuellement à plus de 67 000 personnes dans cette partie du territoire d'Ango. Ils vivent difficilement de leur petite production champêtre.
L'administrateur du territoire d'Ango, Marcelin Lekabusia, qui en revient d'une mission d'itinérance, témoigne qu'ils mènent une vie misérable :
« Ils ont vraiment le problème de l'eau potable et aussi leur survie, ils mangent difficilement. Heureusement, ils ont trouvé une terre fertile. Ils s'adonnent aux travaux champêtres pour vivre ».
Selon lui, ces réfugiés éprouvent aussi des difficultés pour assurer l'éducation de leurs enfants. Ces derniers « sont nombreux dans une salle de classe, on peut trouver entre 150 et 200 élèves ».
Sur le plan sécuritaire, Marcelin Lekabusia déplore le fait qu'il n'y ait pas une forte présence de l'armée pour sécuriser la frontière.
« Il y a des (miliciens centrafricains) Seleka qui sont de l'autre côté, ils traversent sans problème par des routes-là, des voies illégales. Voilà qui fait toujours désordre sur le terrain », poursuit l'administrateur.
Il évoque également les éleveurs Mbororos, dont « quelques-uns sont habitués à se promener avec des armes dans la brousse. Ils sèment la terreur dans la population locale. Voilà la situation sécuritaire, qui n'est pas bonne dans la chefferie Sasa... »
Marcelin Lekabusia demande ainsi aux autorités congolaises de renforcer les effectifs des militaires FARDC et de les équiper, afin de mieux sécuriser la frontière avec la RCA.