Des groupes armés continuent à occuper plusieurs entités coutumières et villages dans le territoire de Djugu où ils ont établi une administration parallèle, a rapporté, jeudi 22 février, le reporter de Radio Okapi. Ainsi, toute la population de Djugu ne bénéficie pas de la relative accalmie observée ces six derniers mois en Ituri.
Certaines localités sont encore sous l'emprise des miliciens qui y ont établi une administration parallèle. Ils font payer taxes et amendes dans les marchés, des sites miniers et exigent également des contributions aux populations.
Ces taxes illégales servent à financer et pérenniser les conflits armés, indiquent les autorités coutumières et leaders communautaires de cette région.
Parmi les entités les plus affectées, il y a le secteur de Walendu Pitsi, bastion de la milice CODECO. Cette milice occupe au moins huit groupements sur 11 que compte l'entité. Les miliciens vivent sur le dos de la population déjà paupérisée par la guerre qui dure depuis cinq ans.
Ngabu Kpari, l'un des habitants, témoigne :
« Les groupes armés maltraitent la population. Le Manji est contrôlé par les groupes armés. Ils refusent catégoriquement de se soumettre à son autorité ».
Dans le secteur de Banyari Kilo, 12 groupements vidés de leurs habitants depuis 2020 sont exclusivement sous occupation des différents groupes armés. Ces derniers exploitent de l'or au détriment des autochtones qui croupissent dans la misère dans les localités où ils ont trouvé refuge pour échapper aux conflits.
« Sur 15, il n'y a que deux groupements et demi qui sont sous l'autorité de l'Etat. Et le reste continue jusqu'aujourd'hui à être sous occupation des miliciens de CODECO où ils sont en train d'exploiter de l'or », témoigne à son tour Vital Tungulo, président de la communauté Nyali.
Des leaders communautaires locaux plaident pour la restauration de l'autorité de l'Etat dans ces entités où il n'y a aucune présence des services de sécurité.