Sénégal: Nouvelle date de la présidentielle, fin de mandat, vide institutionnel... - Macky Sall dans le jeu clair-obscur

23 Février 2024

Le président de la République qui était attendu sur la nouvelle date de l'élection présidentielle initialement prévue le 25 février prochain a informé hier, jeudi 22 février, lors d'un entretien qu'il a accordé aux représentants de quatre organes de presse nationaux, que cette date ne sera pas connue avant les concertations qu'il a convoquées. Par ailleurs, tout en rappelant avec insistance que son mandat prendra fin le 2 avril prochain, Macky Sall a cependant laissé planer le doute sur la question de son départ à la tête de l'Etat à partir de cette date marquant la fin de son contrat avec le peuple sénégalais en soulignant qu'il « est clair qu'il n' y aura pas de vide institutionnel, parce qu'on ne peut pas laisser le pays sans président de la République ».

Le Sénégal est-il en train de foncer tout droit vers la situation de chaos politique décriée par le Professeur titulaire de classe exceptionnelle de la Faculté des Sciences Juridiques et Politiques et ancien Recteur de l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar, Abdel-El Kader Boye dans l'entretien qu'il a accordé à Sud quotidien, mercredi dernier ? Tout porte à le croire.

En effet, alors que tout le pays est suspendu à son décret devant fixer la nouvelle date de cette élection présidentielle initialement prévue pour le 25 février prochain et qui cristallise la tension politique depuis la tombée de la décision 1/C/2024 du Conseil constitutionnel demandant aux autorités compétentes de fixer cette date dans les « meilleurs délais », le président Macky continue de maintenir le suspense. La preuve, interpellé lors d'un entretien qu'il a accordé aux représentants de quatre organes de presse nationaux hier, jeudi 22 février, le président de la République, Macky Sall, a informé que cette date ne sera pas connue avant les concertations qu'il a convoquées.

« Pour la nouvelle date, elle sera connue après concertation. C'est au président de prendre le décret convoquant le collège électoral, fixant la nouvelle date. Ce décret ne peut être pris avant que la concertation ne se fasse. Donc, la date de la présidentielle sera retenue après cette concertation nationale qui devrait durer deux jours et qui démarrera lundi prochain (26 février) », a-t-il informé tout en faisant remarquer par ailleurs que cette date « dépendra des positions à concilier entre ceux qui veulent l'élection maintenant et ceux qui veulent qu'on prenne quelques jours pour revoir le processus avant d'aller à l'élection. A la fin, le Conseil constitutionnel à qui il appartient de dire ce qui doit être fait le fera et tout le monde devra s'y accorder ».

« Ma mission se termine le 2 avril », mais « il est clair que le pays ne peut pas rester sans Président »

Auparavant, le chef de l'Etat tout en précisant avec insistance que son mandat prendra fin le 2 avril prochain, a cependant laissé planer le doute sur la question de son départ de la tête de l'Etat à partir de cette date marquant la fin de son contrat avec le peuple sénégalais. « Le 2 avril sera la fin de mon contrat avec le peuple sénégalais. Ma mission se termine le 2 avril, que ça soit clair. Ayant prêtant serment le 2 avril 2019, je suis conscient que mon mandat prend fin le 2 avril 2024. Je compte m'en arrêter à ce mandat », a-t-il martelé avant de faire remarquer qu'il « est clair que le pays ne peut pas rester sans Président » mais aussi «qu'il ne peut y avoir de successeur tant qu'il n'y a pas d'élection ».

« Je compte, après le 2 avril, quitter mes fonctions de président de la République. Maintenant, il est clair qu'il n'y aura pas de vide institutionnel, parce qu'on ne peut pas laisser le pays sans président de la République. Je souhaite que les acteurs qui vont se réunir avec moi dans le cadre du dialogue, pour l'intérêt supérieur de la nation, dans ce contexte bien particulier, puissent voir comment nous allons enjamber. Si un consensus peut être obtenu sur la suite, c'est souhaitable. Pour cela, j'écouterai ce que le dialogue dira et après le dialogue certainement, le Conseil constitutionnel pourrait être amené à clarifier», a-t-il indiqué.

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