C'est la peine prononcée vendredi 23 février par le tribunal de Dixinn contre le secrétaire général du Syndicat des professionnels de la presse de Guinée, poursuivi pour avoir appelé à manifester contre la censure d'internet et des médias en Guinée.
Peu après midi, un fourgon s'arrête devant le tribunal de Dixinn. Les portes s'ouvrent, Sékou Jamal Pendessa apparaît. « L'heure de la vérité a sonné ! » Très théâtral, le secrétaire général du Syndicat de la presse prononce cette phrase le poing levé, devant les journalistes, certains venus couvrir son procès, d'autres là pour le soutenir.
Mais une heure plus tard, c'est le coup de massue. À la sortie du tribunal, les visages sont fermés. Pendessa vient d'être condamné à trois mois de prison ferme. Réaction à chaud d'Ibrahima Sory et Lincoln Soumah, directeur adjoint de la radio FIM FM : « Journalistes, ne baissons pas les bras. Il est temps qu'on se batte. Ils n'ont qu'à nous foutrent tous en prison là! Déjà on travaille pas, on est déjà mort parce qu'on n'a plus de revenus. C'est le moment de se mobiliser pour la presse guinéenne. Commençons par nos patrons. Personne n'est ici aujourd'hui, c'est une déception. »
Des journalistes laissent éclater leur colère comme Ibrahima Kalil Diallo, le secrétaire général adjoint du syndicat de la presse : « La guerre a été déclarée contre la presse, contre les personnes éprises de paix, de liberté, de justice, de démocratie dans notre pays. Comme on l'a promis au tout début, cette guerre-là, on est prêt à la mener jusqu'au bout et aux prix de notre sang. »
Le Syndicat de la presse a convoqué une assemblée générale ce matin à la Bourse du travail.