Plus de 60% des aliments de base destinés à la fabrication de l'alimentation animale sont constitués de maïs.
La viabilité du secteur aviaire et bien d'autres types d'élevage comme l'élevage porcin dépend ainsi de la filière maïs. Raison pour laquelle, le ministère de l'Agriculture et de l'Elevage entend renforcer son partenariat avec l'InterProfession Aviaire de Madagascar (IPA) en vue de développer ces deux filières porteuses. « Nous allons ainsi prioriser la redynamisation de la filière maïs en commençant par les zones maïzicoles bénéficiant de l'appui des bailleurs de fonds et répartis dans tout Madagascar ». Le ministre de tutelle, Suzelin Ratohiarijaona, l'a évoqué dernièrement lors de sa rencontre avec les représentants de l'IPA dans ses locaux à Anosy. En outre, une réorganisation de la filière s'impose en mettant en place, entre autres, une fédération d'associations de producteurs de maïs tout en réduisant le nombre d'intermédiaires qui ne font que spéculer le prix de ce produit sur le marché local.
Couvrir les besoins au niveau national. Il faut savoir que le prix du maïs commence actuellement à se stabiliser et varie entre 1 300 Ar et 1 500 Ar le kilo, selon les zones de production, si auparavant la denrée était hors de portée des éleveurs. Les professionnels de l'élevage opérant, notamment dans le secteur aviaire, ont également autorisé à importer 45 000 tonnes de maïs non-concassé. Mais c'est encore largement insuffisant face au gap enregistré au niveau national qui tourne aux environs de 150 000 tonnes par an. Toutes les parties prenantes reconnaissent que la production de maïs a chuté depuis ces dernières années atteignant 266 000 tonnes en 2022 contre plus de 447 000 tonnes en 2012. La faiblesse du rendement de productivité constitue une des principales causes.
Afin de couvrir ces besoins au niveau local, il est à rappeler que le ministère de l'Agriculture et de l'Élevage a introduit des semences de maïs hybride dénommées « Mukushi », qui sont fabriquées par l'entreprise de production semencière Mukuchi Seed Co au Zimbabwe dirigée par le Dr John Mac Robert. Sa culture permet d'obtenir un rendement de productivité atteignant 6 à 8 tonnes à l'hectare. Il s'agit également d'une variété de semence résistante à la sécheresse et à cycle court. Une convention de partenariat a déjà été signée l'an dernier entre les deux parties en vue de développer cette culture de maïs hybride à Madagascar.
Système d'agrégation agricole. De son côté, l'Inter Profession Aviaire de Madagascar regroupant de nombreux acteurs oeuvrant dans le secteur aviaire, s'engage à développer des partenariats avec les associations de producteurs de maïs directes dans le cadre du système d'agrégation agricole. En effet, ces professionnels de l'élevage sont preneurs de leur production de qualité en leur fournissant à l'avance des intrants agricoles et des encadrements techniques permettant de booster la filière maïs à Madagascar. Le ministre de tutelle Suzelin Ratohiarijaona, pour sa part, prévoit d'organiser périodiquement des réunions entre toutes les parties prenantes pour mettre en place une stratégie permettant de redynamiser la filière maïs, et partant, de développer le secteur aviaire.