Impliqués dans une affaire de traite humaine, deux Ghanéens et un Malgache sont en détention à la maison de force de Tsiafahy depuis le 14 février. Un crime effarant.
La traite humaine est à l'origine de l'incarcération de deux Ghanéens et d'un Malgache à la maison de force de Tsiafahy. Ils sont en détention préventive depuis le 14 février. L'un de ces Africains aurait violé l'une de leurs victimes, selon la Police nationale chargée de l'enquête.
Tout a commencé par les plaintes de deux femmes, âgées de 28 et 30 ans, déposées au Service central des enquêtes spécialisées et de la lutte contre les fraudes documentaires à Anosy, le 5 février.
L'enquête de la police a révélé que les Ghanéens possèdent une agence de placement basée à Tsiazotafo. Ils prétendent pouvoir envoyer des migrantes à l'étranger. En décembre 2023, les deux femmes sont tombées sur leur offre alléchante. Lors de leur entretien dans leur bureau, les escrocs les ont persuadées et leur ont proposé des postes de caissière dans une grande boutique à Maurice. Ils ont assuré que les conditions de travail seraient parfaites. Les intéressées en étaient convaincues. Les ressortissants ghanéens ont alors soutiré à chacune d'elles quatre millions d'ariary, à titre de frais de dossier.
Calvaire
Début janvier, l'une d'elles s'est envolée réellement pour Maurice avec l'un des Ghanéens. Cependant, une fois sur place, elle n'a jamais occupé le poste de caissière qui lui avait été promis au départ. On l'a plutôt fait travailler comme femme de chambre dans un hôtel, principalement chargée de laver les verres.
Au bout de neuf jours, elle a démissionné. L'employeur ne lui a donné aucune rémunération. Lorsqu'elle a voulu rentrer au pays, son accompagnateur lui a administré un somnifère et l'a agressée sexuellement, selon la police.
La communauté malgache locale l'a aidée à sortir de ce calvaire et l'a rapatriée. Son amie, restée à Madagascar, a appris son affreuse mésaventure. Aussi, a-t-elle abandonné le projet et réclamé un remboursement. Les recruteurs imposteurs lui ont seulement rendu deux millions d'ariary.
Au cours de leurs recherches, les fins limiers ont interpellé les deux principaux suspects ainsi que leur complice malgache aux 67 ha, le 10 février. Il est apparu qu'ils étaient impliqués depuis longtemps dans le recrutement illicite et le trafic d'êtres humains. Ils ont déjà envoyé à Maurice trois Ghanéens et cinq Malgaches, les attirant tous avec de fausses promesses. Les femmes sont devenues femmes de chambre et les hommes, maçons, dès leur arrivée sur l'île voisine.