C’est ce lundi que s’ouvre à Dakar, le dialogue annoncé par Macky Sall, pour fixer la date de la présidentielle. En attendant, l’opposition et pro-pouvoir étaient dans la rue, le samedi dernier, au moment où Macky Sall participait à Abudja, au sommet des chefs d’Etats de la Cédéao sur le Niger et la situation socio-politique dans l’espace communautaire.
Plusieurs centaines de Sénégalais ont manifesté pacifiquement samedi à Dakar, les uns pour presser le chef de l’Etat d’organiser la présidentielle avant la fin de son mandat le 2 avril, les autres pour défendre son bilan et son image écornée par le report de l’élection.
Les Sénégalais étaient censés élire leur cinquième président dimanche 25 février. Le président Macky Sall a déclenché une onde de choc le 3 février en décrétant un report de dernière minute.
Le Conseil constitutionnel l’a déjugé depuis. Mais les Sénégalais ignorent toujours quand ils se rendront aux urnes. Un vaste mouvement politique et citoyen réclame la tenue du scrutin avant le 2 avril, date de l’expiration officielle du mandat du président Sall.
Selon la presse locale et plusieurs correspondants de presse dont France 24, des centaines de personnes se sont rassemblées à l’appel de la coalition d’opposition F24 sur un vaste terrain de sable dans un quartier populaire de Dakar. Dans le tumulte des sifflets et des cornes, arborant des drapeaux, vert, or et rouge du Sénégal, elles ont exigé la tenue du scrutin.
Le collectif citoyen Aar Sunu Election ("Préservons notre élection") avait appelé à se joindre au mouvement, tout en cherchant à garder son indépendance.
Quelques heures après, une foule équivalente, elle aussi parée des couleurs nationales, a marché dans un tintamarre comparable dans un autre quartier plus résidentiel à l’initiative d’un collectif « Macky dans les cœurs », jusqu’alors inconnu. Pour Mamadou Dia, 30 ans, étudiant en aménagement du territoire, la date du scrutin importe peu. Il est venu défendre l’action menée pendant 12 ans par le président Sall, soumis à des multiples pressions et critiques à quelques semaines de son départ. La préfecture a autorisé la manifestation alors que les autorités ont interdit de nombreux rassemblements d’opposition ces dernières années. Les forces de sécurité, autrement promptes à disperser par la force les manifestations non autorisées, sont restées à l’écart. Les manifestants ont fait la police eux-mêmes en empêchant deux jeunes de brandir le drapeau de la Russie.
A noter que Seize des 19 candidats retenus en janvier par le Conseil constitutionnel ont réitéré samedi leur fin de non-recevoir quand le gouvernement a annoncé par communiqué que le chef de l’Etat les recevrait lundi à 11H00