Le journaliste Bruno Bidjang, directeur général des médias au sein du groupe L'Anecdote, est inculpé et placé en détention à la prison principale de Yaoundé depuis vendredi soir pour « propagation de fausses nouvelles ». Une affaire qui interroge d'autant que le confrère avait déjà été interpellé et relaxé dans le cadre de l'affaire Martinez Zogo pour laquelle son patron, l'homme d'affaires Jean-Pierre Amougou est lui même inculpé.
De ce que l'on sait de cette affaire, son origine remonte à la diffusion par Bruno Bidjang, début février, d'une vidéo dans laquelle le journaliste dénonçait ce qui lui apparaissait comme l'apathie des Camerounais sur les préoccupations sociales auxquels ils font face, préférant à la place, des sujets de divertissement.
Quelques jours après la publication de cette vidéo, un mandat est émis contre lui. Le directeur général du groupe des médias L'Anecdote se rend alors personnellement à ses enquêteurs et est aussitôt placé en garde à vue .
Lors des premiers interrogatoires, il est évoqué contre lui des faits « d'atteinte à la sécurité de l'État et d'incitation à la révolte ». Il est demandé au journaliste de rédiger une lettre d'excuses aux autorités, chose à laquelle il va se plier aisément. Il lui est en plus demandé de supprimer la vidéo incriminée de tous ses réseaux. Là encore, ce sera chose faite.
La garde à vue va se prolonger néanmoins jusqu'à son déferrement vendredi 23 février auprès du tribunal militaire de Yaoundé qui va décider de son inculpation formelle pour « propagation de fausses nouvelles ». Bruno Bidjang est alors conduit nuitamment à la prison principale de Yaoundé. Lieu de détention où séjourne déjà son patron, l'homme d'affaires Jean-Pierre Amougou Belinga, promoteur du groupe l'Anecdote, inculpé lui dans l'affaire de l'assassinat du journaliste Martinez Zogo en janvier 2023.