Burkina Faso: Une prise de conscience collective

25 Février 2024

La dynamique de la mise en place de la Confédération des Etats du Sahel prend son envol. Après la rencontre des ministres de l'Alliance des Etats du Sahel (AES) qui a balisé le terrain, le 15 février dernier, c'est autour des sociétés d'électricité des trois pays (SONABEL, EDM et NIGELEC) et des acteurs en charge du transport aérien de se retrouver respectivement à Ouagadougou, du 20 au 22 février et à Bobo-Dioulasso, les 22 et 23 février, pour fédérer les énergies et les ressources. L'objectif recherché à travers ce projet tripartite est de faire de l'AES, un espace sécurisé, viable et propice au développement et au bien-être des populations.

Cette dynamique est en train de battre en brêche les réserves émises quant à la maturité d'un tel projet qui engage des millions de populations. En effet, en dépit des vicissitudes, des sanctions et des menaces ouvertes dont ils ont été l'objet, les pays de l'AES poursuivent contre vents et marées, leur quête d'une souveraineté véritable si l'on s'en tient aux conclusions du récent sommet des chefs d'Etat de la CEDEAO, dont la principale consiste à lever les sanctions contre le Niger. Le contraire aurait d'ailleurs étonné, si tant est que cette prise de conscience des Etats du Sahel est largement partagée par des peuples ouest-africains désireux de prendre eux-mêmes en main leur destin.

Le travail d'avant-garde mené par les trois leaders et qui a consisté à faire comprendre au peuple, qu'il doit lutter pour des idées et non pour des hommes semble être en bonne voie. La lutte menée par Ouaga, Niamey et Bamako, prend progressivement racine dans les esprits. Les peuples savent qu'ils doivent lutter pour s'affranchir. Et le moyen naturel pour y parvenir est la lutte collective organisée et adaptée aux circonstances de la vie.

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A l'étape actuelle de notre évolution sociopolitique et historique, il s'agit de lutter contre les forces du mal dressées contre nous tout en oeuvrant à transformer qualitativement le quotidien des laborieuses populations. Par conséquent, au-delà des objectifs immédiats, dont le plus important demeure la reconquête du territoire national, le but final, à savoir l'indépendance véritable, doit être en point de mire. Cet objectif est sacré, même du point de vue religieux, car les religions révélées nous enseignent que l'homme doit s'aider lui-même avant que le ciel ne l'aide. Ce renouveau requiert des citoyens débarrassés de leurs tares et lubies qui les maintiennent dans la dépendance.

Il faut amener la conscience populaire à ce niveau supérieur de compréhension de la politique pour lui faire faire le saut qualitatif, que Feu Joseph Ki-Zerbo appelait de tous ses voeux. Révolution culturelle, politique et économique, le chantier est vaste et ardu, mais comme l'a souligné le chef de l'Etat, le capitaine Ibrahim Traoré, quand c'est dur, seuls les durs avancent. Les Burkinabè sont bel et bien des durs, qui savent ce qu'ils veulent et se battent pour l'obtenir. La lutte (pour ne pas dire les opérations) se poursuit.

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