Au Togo, alors que le mandat des députés a expiré depuis fin 2023, le président de la République a signé ce samedi 24 février un décret reportant d'une semaine la date des élections législatives et régionales. Ces dernières auront lieu le 20 avril, et la campagne électorale commencera le jeudi 4 avril. Dans une déclaration conjointe, douze organisations de la société civile togolaise dénoncent un processus de démocratisation inachevé.
Les organisations de la société civile au Togo estiment que le gouvernement actuel est dénué de légitimité pour organiser les élections législatives et régionales du 20 avril 2024, car l'Assemblée nationale togolaise n'a pas été renouvelée à la fin de l'année 2023 comme le prévoyait le calendrier électoral.
« Nous aurions souhaité qu'on puisse quand même organiser des assises nationales en vue d'assainir l'atmosphère politique qui est aujourd'hui très tendue du fait du non-renouvellement dans les délais constitutionnels de l'Assemblée nationale. Mais le pouvoir visiblement n'est pas dans cette vision salvatrice et veut organiser les élections législatives et régionales prochaines dans un désordre absolu, histoire de pousser encore l'opposition au boycott pour se tailler encore un Parlement mécanique comme le Parlement sortant », estime Monzolouwè Atcholi Kao, président de l'Association des victimes de la torture au Togo, l'une des organisations signataires de la déclaration.
Un appel à ne pas boycotter le scrutin
Ces organisations de la société civile appellent toutefois les partis d'opposition à ne pas boycotter les scrutins à venir : « Nous demandons, au regard des expériences du boycott, aux oppositions de ne pas boycotter et de participer à ses élections malgré tout. Nous pensons que cette situation ne peut pas engendrer un développement du pays. Ce n'est pas digne d'un État qui se veut démocratique. »