On l'imagine, là-haut, agrippée aux cordages du mât d'un voilier. Avec sa forme longiligne voire androgyne, les cheveux courts et la chasuble (gilet) noire, elle nous évoque l'image d'un pirate du XVIIe siècle. Dans ses photos, il lui manque un sabre au bout de son bras droit et un crochet à celui de gauche pour en faire l'image de pirate légendaire qui écumait les océans. Qui est-elle ? Pirate, corsaire ou flibustier ?
Non faute de navire pouvant naviguer, elle n'en est pas moins inconnue du public puisque ses photos s'étalent dans la presse nationale et même jusque dans les tabloïdes londoniens. Capturée et gardée dans les geôles de sa majesté britannique, le juge l'accuse en ces termes « Vous avez profité de votre poste public pour vous enrichir ». Ce à quoi elle nie et plaide non coupable de vouloir demander des dessous de table financiers et d'actifs financiers en échange d'un permis d'exploitation minier. Et se contente de parler « d'affaires ».
Pourquoi se pose -t-on la question ? Si l'on suppose que l'on est devant un pirate, c'est-à-dire un bandit qui agit pour son propre compte. L'affaire en resterait là et elle prend toute seule la responsabilité. Mais, si par contre, elle est munie d'une « lettre de marque » ou une « lettre de commission » ou une « lettre de course » comme jadis avaient les corsaires et qui autoriserait du fait du Prince ou Roi à effectuer des actes à la limite du Droit. Alors, elle pourrait être dédouanée de ce qu'on lui reproche, elle se verrait non passible d'aucune peine.
Et le mot « affaires » qu'elle énonce, rusée comme elle, comporte d'ambiguïtés parce que ce vocable ne se réfère pas à de vulgaires malfrats mais se focalisent entre « gens distingués ».
Si elle se prétendait comme étant un corsaire, cela impliquerait le roi et dans ce cas notre chef d'Etat qui est son chef hiérarchique direct. Et c'est la question que se posent tous les observateurs.
A-t-elle agi de son propre chef ou sur ordre ? Il faut dire et tout le monde le sait qu'il y a eu des antécédents où les plus hautes autorités de l'Etat ont fait des pressions illicites sur des grands investisseurs, à ce titre il faudrait poser la question aux actionnaires d'Ambatovy, de QMM, ou encore ceux de Base Toliara, ils ont leurs mots à dire là-dessus. Donc Romy est-elle pirate ou un corsaire ?
A moins qu'il y ait un mix où chacun tire sa couverture à soi. Oui, le « Iznogoud qui veut être calife à la place du calife » est toujours de mise. La suite de ce fait divers particulier va peut-être se décanter à l'issue du procès en appel.