Mont-Rolland — Des candidats à l'élection présidentielle vont déposer, ce lundi, des requêtes auprès du Conseil constitutionnel visant à faire constater la non-application par le président de la République Macky Sall de la décision de la haute juridiction de fixer, "dans les meilleurs délais", une date pour la tenue du scrutin, a annoncé, dimanche, Thierno Alassane.
"Demain (lundi), nous allons déposer des requêtes auprès du Conseil constitutionnel, pour (qu'il) constate la carence de Macky Sall à fixer la date (de l'élection) dans les délais impartis", a annoncé Thierno Alassane Sall, candidat à l'élection présidentielle.
S'adressant à des journalistes lors d'une rencontre politique à la promenade des Thièssois, il a qualifié de "triste" cette journée du dimanche 25 février, date à laquelle les Sénégalais devaient élire leur nouveau président.
Pour lui, ce qui devait être un "jour de triomphe", s'est transformé en un "jour de deuil pour la démocratie" sénégalaise.
"Pour la première fois dans l'histoire du Sénégal, sans raison objective autre que la volonté du président de la République, on a reporté l'élection", a-t-il regretté.
Le 3 février dernier, veille du démarrage de la campagne électorale pour l'élection présidentielle, initialement prévue le 25 février 2024, le président Macky Sall avait annoncé dans une déclaration télévisée, avoir abrogé le décret convoquant le corps électoral. Ce qui signifiait le report de l'élection.
Le Conseil constitutionnel a, dans une décision rendue publique le jeudi 15 février 2024, annulé la loi reportant au 15 décembre l'élection présidentielle et le décret par lequel le chef de l'Etat avait renoncé à la convocation des électeurs.
Cette haute juridiction enjoignait, dans la même décision, au chef de l'Etat de fixer en relation avec les "autorités compétentes", une date pour l'organisation du scrutin, "dans les meilleurs délais".
Dans un entretien accordé, jeudi 22 février, à des médias sénégalais, Macky Sall a noté que c'est à l'issue d'un dialogue avec l'ensemble des acteurs politiques qu'il pourra fixer une nouvelle date.
Seize des 19 candidats retenus par le Conseil constitutionnels pour participer à l'élection présidentielle ont annoncé qu'ils ne prendront pas part à cette concertation qui s'ouvre ce lundi, pour deux jours, à Diamniadio.
Leader de la République des valeurs (RV, opposition), ancien ministre sous le régime de Macky Sall, a jugé "extrêmement honteux" les faits et gestes qui se sont succédés depuis l'annonce du report du scrutin, et qui, selon lui, "mettent en cause l'intégrité et a réputation de toutes les institutions de la République".
Pour lui, le "verrou" de la démocratie qui faisait la "particularité, le charme et la force" du Sénégal en Afrique et dans le monde, "vient de sauter". Une situation imputable "incontestablement" au président Macky Sall, selon lui.