Afrique de l'Ouest: La Cédéao lève des sanctions contre trois pays

À l'issue de sa réunion à Abuja, au Nigeria, la Communauté des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) a décidé, le 25 février, la levée d'une grande partie des sanctions contre le Niger, la Guinée et le Mali, actant une volonté de reprendre le dialogue avec ces trois pays dans un contexte de crise régionale.

Dans un communiqué publié le 25 février, la Cédéao « a décidé de lever avec effet immédiat » les plus lourdes sanctions imposées au Niger depuis le coup d'Etat qui a renversé le président Mohamed Bazoum. Elle a aussi annoncé « lever les sanctions financières et économiques à l'encontre de la République de Guinée » et « lever les restrictions sur le recrutement des citoyens de la République du Mali pour des postes professionnels au sein des institutions de la Cédéao ».

Le Burkina Faso, qui fait partie des quatre Etats dirigés par des régimes militaires depuis 2020, lui aussi soumis à des sanctions de la Cédéao, n'est pas mentionné dans le communiqué final de l'organisation. « Nous devons revoir notre approche quant au retour de l'ordre constitutionnel chez quatre de nos pays membres », avait déclaré, en introduction, le président nigérian, Bola Ahmed Tinubu, qui assure la présidence de la Cédéao.

Ces décisions marquent un pas de la Cédéao vers la reprise du dialogue avec ces trois pays, alors qu'ils ont notamment tourné le dos à la France et se sont rapprochés de la Russie. Ils ont annoncé, en janvier dernier, leur intention de quitter cette communauté. Les trois pays se sont regroupés au sein de l'Alliance des Etats du Sahel. Le Niger avait évoqué la possible création d'une monnaie commune avec le Burkina Faso et le Mali, comme une étape « de sortie de la colonisation ». Dans son communiqué, la Cédéao invite « instamment » les trois Etats membres à recourir « au dialogue, à la négociation et à la médiation ».

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En Guinée, la Cédéao avait interdit les transactions financières avec ses institutions membres, un an après l'arrivée au pouvoir du colonel Mamadi Doumbouya, qui a renversé le président Alpha Condé en septembre 2021.

Au Mali qui a connu deux coups d'Etat en 2020 et 2021, le bloc régional avait imposé des sanctions économiques et financières qu'il avait levées en juillet 2022 quand l'armée au pouvoir avait annoncé son calendrier de transition.

Par ailleurs, les frontières et l'espace aérien seront rouverts, les transactions financières entre les pays de la Cédéao et le Niger de nouveau autorisées, et les avoirs de l'Etat nigérien dégelés, « pour des raisons humanitaires », a déclaré le président nigérian. Les dirigeants militaires à Niamey sont également autorisés à voyager à nouveau. « Des sanctions individuelles et politiques restent en place », a-t-on précisé.

La Cédéao, à nouveau, a exigé la libération immédiate du président nigérian déchu, Mohamed Bazoum, maintenu en résidence surveillée.

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