Jusqu'ici seuls les agents publics ont obtenu une augmentation des salaires de 5% et une revalorisation des allocations familiales suite à un décret présidentiel. Les travailleurs du secteur informel disent payer le plus tribut du carburant devenu plus cher.
« Pour arriver ici à mon lieu de service c'est un peu plus couteux maintenant, avant je payais 750 francs CFA par jour après la hausse du prix du carburant, je dépense 1200 franc CFA et par rapport à mon salaire, il n'y a pas eu d'augmentation dans ma structure », explique Angela Bikai travaille dans un salon de coiffure à Yaoundé.
Doline Kenfack employée dans un pressing affirme que la hausse du carburant de 15 % survenue depuis le début du mois, a des répercussions au niveau du panier de la ménagère.
« Au marché la boîte de haricot est passée de 250 à 350 francs CFA, étant du secteur privé nos employeurs ont déjà de la peine à payer le Smig, je ne ressens pas les effets de la revalorisation des salaires, tout est cher sur le marché, il faut un minimum de 100.000 francs CFA pour un camerounais moyen pour s'en sortir », soutient Doline Kenfack.
Mesure marginale
La semaine dernière, les salaires des agents publics ont été revalorisés de 5%. Les allocations familiales ont connu une augmentation de 4500 francs CFA par enfant. « Ce que nous attendons c'est la baisse des prix des matières premières ce qui servirait tout le monde aussi bien que les agents publics que ceux qui sont dans le secteur privé. Si le riz, la viande, l'eau, l'électricité est revue à la baisse, on sera satisfait », confie à Voa Afrique un chef de famille ayant requis l'anonymat.
Quid tarifs des transports.
Le gouvernement tarde à officialiser les nouveaux prix de taxi négociés la semaine dernière avec les syndicats. Le prix du taxi devrait passer de 300 à 350 francs CFA en journée, la nuit à 400 francs CFA et le tarif du transport interurbain revu à 16 francs CFA, le kilomètre.
« La question des prix pour nous est marginale, le vrai problème est structurel, institutionnel et infrastructurel lorsqu'on part de Ngaoundéré pour Garoua aujourd'hui, on fait 12 heures de temps, sur une mauvaise route, si la route était bonne, on ferait 4 h et une économie en carburant, une protection du véhicule et de la santé du conducteur », explique Collins Ndeffossokeng, président du syndicat Synester
Le ministre des finances, Luis Paul Motazé a annoncé lors d'une récente communication que le gouvernement pourrait prendre au cours du mois de mars, d'autres mesures d'accompagnement en matière fiscale et douanière en faveur des opérateurs économiques.