Diamniadio — Le président du Conseil national du laïcat du Sénégal, Philippe Tine, a demandé aux leaders politiques prenant part au dialogue national, lundi, à Diamniadio (ouest), de veiller à la poursuite du processus électoral et à l'organisation de l'élection présidentielle avant le 2 avril prochain.
"Nous demandons la tenue de l'élection présidentielle avant le 2 avril. C'est bien possible. Si nous nous entendons, a assuré M. Tine, nous devons pouvoir trouver les [moyens] d'y arriver."
Au nom de l'Église catholique du Sénégal, il intervenait au dialogue national organisé à l'initiative du président de la République, Macky Sall.
"Nous voulons la poursuite du processus électoral. Il peut arriver qu'il y ait des erreurs dans le processus, mais ces erreurs ne doivent pas remettre en cause ce qui a déjà été fait. C'est pour cela que nous demandons que le processus soit poursuivi", a argué le président du Conseil national du laïcat, une émanation des associations et mouvements d'action catholique du Sénégal.
Philipe Tine, enseignant au département de lettres classiques de l'université Cheikh-Anta-Diop de Dakar en même temps, a exhorté le peuple et les leaders politiques sénégalais à respecter les institutions de la République.
"Si nous sommes les premiers à cracher sur le Conseil constitutionnel, nous ne serons pas surpris que certains, qui appartiennent à d'autres sphères, crachent sur nos institutions ou les insultent", a déclaré Philippe Tine.
L'imam El Hadji Oumar Diène a demandé aux leaders politiques de privilégier les intérêts de la nation.
"Pensons à notre pays, qui est malade"
"Nous demandons aux citoyens de prioriser le civisme, avec une conscience éclairée, en se laissant guider uniquement par le seul intérêt du pays", a dit le guide religieux.
Il estime que "seul un dialogue [...] peut garantir la paix" au Sénégal.
"Pensons à notre pays, qui est malade et souffre de beaucoup de symptômes, auxquels nous pouvons trouver des solutions nous-mêmes", a ajouté El Hadji Oumar Diène.
Des membres du gouvernement, des représentants de partis politiques, de collectivités territoriales, de l'Administration publique, d'organisations de la société civile et de syndicats de travailleurs prennent part au dialogue national de deux jours.
Des candidats dont les dossiers ont été rejetés par le Conseil constitutionnel prennent part à la concertation.
Selon Macky Sall, l'un des objectifs du dialogue national est de trouver un consensus sur la date de l'élection présidentielle.
Il a organisé cette concertation après avoir interrompu le processus qui devait conduire à la tenue de l'élection, dimanche 25 février 2024.
En annulant le décret convoquant les électeurs aux urnes à cette date-là, Macky Sall a ouvert la voie à une controverse sans précédent, concernant le scrutin présidentiel au Sénégal.
Le Conseil constitutionnel, en plus d'avoir annulé une loi votée par l'Assemblée nationale en vue du report de l'élection au 15 décembre prochain, a demandé au chef de l'État d'organiser le scrutin le plus vite possible.
Seize des 19 candidats dont les dossiers sont déclarés recevables par le Conseil constitutionnel ont refusé de participer au dialogue national.
Des organisations de la société civile se sont abstenues aussi d'y prendre part.