Cameroun: Assassinat du journaliste camerounais Martinez Zogo - Requalification des chefs d'accusation contre cinq personnes

Au Cameroun, l'enquête sur l'assassinat du journaliste Martinez Zogo a débouché ce 26 février 2024 sur la requalification des chefs d'accusation contre certaines des personnes mises en cause. Le tribunal militaire, en charge de l'information judiciaire, a notifié le lieutenant-colonel Justin Danwe, ancien directeur des opérations du service de contre-espionnage camerounais (DGRE), et Martin Stéphane Savom, maire de la commune de Bibey, deux des principaux accusés dans cette affaire, qu'ils seront désormais poursuivis pour « complicité d'assassinat ». Trois autres devront quant à elles répondre de l'accusation « d'assassinat ».

Sur la vingtaine de personnes inculpées, cinq sont à dates sous le coup de ces requalifications. Il s'agit donc notamment de l'ancien directeur des opérations de la DGRE, le lieutenant-colonel Justin Danwe, autrefois poursuivi pour « complicité d'enlèvement et torture », désormais accusé de « complicité d'assassinat ». Le lieutenant-colonel Danwe qui a reconnu depuis longtemps avoir joué un rôle dans l'enlèvement et la torture de Martinez Zogo mais qui réfute aujourd'hui avoir participé à quelque planification d'assassinat.

Sous le coup de la même infraction de complicité d'assassinat, Martin Stéphane Savom, connu pour être le maire de la petite commune de Bibey, située à 260 kilomètres de Yaoundé. Des perquisitions effectuées chez lui et l'exploitation de ses téléphones portables ces dernières semaines ont permis, selon les sources de RFI, d'établir ses liens avec Martinez Zogo, mais aussi Justin Danwe et les membres du commando.

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Pour ce qui est de la qualification d'assassinat, elle concernerait trois agents de la DGRE. C'est une évolution notable dans la conduite de l'information judiciaire. Car, jusqu'ici, les personnes inculpées devaient répondre essentiellement des faits de « complicité de torture par aide et non-respect des consignes ».

J' ai été un peu surpris. Je me pose la question de savoir pourquoi cette requalification ? Mon client est formel là-dessus et catégorique : il n'a jamais été question d'ôter la vie à Martinez Zogo.

Amélie Tulet Ces requalifications, c'était l'une des demandes des conseils des ayants droits de Martinez Zogo. Maître Calvin Job, leur avocat, a évoqué lundi soir « un soulagement » tout en demandant que toutes les personnes mises en cause dans cette procédure soient concernées par ces requalifications.

Les ayants droits de Martinez Zogo voient qu'une qualification en adéquation avec le supplice subi par Martinez Zogo est prise par le juge d'instruction.

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