Congo-Brazzaville: Ingrid Olga Gislaine Eboucka-Babakas - « Il faut créer une filière industrielle du bois d'ici à 2028 »

interview

La ministre congolaise du Plan, de la Statistique et de l'Intégration régionale, Ingrid Olga Ghislaine Ebouka-Babackas, a participé, le 22 février dernier, à Bangui, en République centrafricaine, à la 41e session ordinaire du Conseil des ministres de l'Union économique de l'Afrique centrale (UEAC). Avec Les Dépêches de Brazzaville, elle revient sur les différentes résolutions prises par l'UEAC, notamment le report en janvier 2028 de l'interdiction d'exportation des grumes.

Quel impact les différentes résolutions de la 41e session ordinaire du Conseil des ministres de l'UEAC peuvent-elles apporter ?

Le travail qui a été soumis au Conseil des ministres a été hautement apprécié, de sorte que toutes les propositions ont été adoptées. Ce que l'on devrait peut-être retenir, c'est que le budget de la Communauté a été adopté pour 2024, mais un travail supplémentaire a été demandé au président de la Commission Cémac. Il lui est demandé de transmettre très rapidement aux ministres le rapport sur la transformation de la Communauté.

Durant les années 2024 et 2025, la sous-région a une mue qualitative à faire pour que les questions de l'amélioration de la gouvernance soient enfin au rendez-vous. Cette transformation qualitative a un coût, les ministres ont demandé à ce que très rapidement une session extraordinaire se tienne début avril, pour que l'on examine les étapes qui vont donc permettre à l'ensemble de la Communauté d'aller vers les critères de gouvernance. Ce processus vise à assurer une utilisation rationnelle à la fois des finances et des ressources humaines qui sont mises à la disposition de l'intégration régionale.

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Le passage au budget-programme pourrait-il contribuer à renforcer la gouvernance au niveau communautaire ?

Le budget programme a emmené, en fait, toutes les finances publiques vers la redevabilité, la gestion axée sur les résultats. Vous avez des actions qui sont financées, mais il faut rendre compte pour évaluer leur mise en oeuvre et pouvoir les corriger. Pour nous, c'est un progrès qui s'étend aussi bien au niveau des États qu' au niveau de la Commission elle-même. Et c'est une très bonne chose. C'est une expérience que nous sommes en train de faire, pour être comme dans un mouvement général, pour une amélioration de la gouvernance des finances publiques.

Votre avis au sujet de la décision d'interdiction d'exportation des grumes ?

Cette décision nous tient particulièrement à coeur parce que vous savez que le Congo, pays du bassin du Congo, donc du bassin éponyme de notre pays, est un de ces pays qui a déjà procédé à l'interdiction de l'exportation des grumes. La décision qui vient d'être prise par le Conseil des ministres de l'UEAC marque une espèce de transition pour donner du temps jusqu'au 1er janvier 2028, pour tous les autres États qui sont encore en train de réfléchir sur comment mettre en place tout un dispositif d'accompagnement pour créer cette filière d'industrialisation du bois. Il s'agit de donner le temps aux autres pays de s'arrimer à cette réforme importante.

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