La division de l'opposition est loin de faciliter la tâche du régime. Outre la bataille électorale qui s'annonce rude, il doit également faire face aux assauts du Kôlektifan'ny Malagasy.
Pas de répit pour le régime Rajoelina. Si les partisans du président de la République se sont réjouis de la division survenue dans le camp du Collectif des candidats, avec la naissance de la plateforme Firaisankina, ce vendredi, juste la veille, c'est-à-dire le jeudi 22 février, le Kôlektifan'ny Malagasy a mené sa première action après sa mise en place le 13 février. Dans une lettre adressée au Commissaire aux affaires politiques, à la sécurité de la Commission de l'Union Africaine, M. Bankole Adeoye, celui-ci a de nouveau remis en cause le respect de la démocratie et de l'Etat de droit par le régime, malgré la note positive accordée par le responsable africain lors du 37ème sommet de l'Union Africaine à Addis Abeba, Éthiopie. « En tant qu'acteur du paysage politique malgache, nous pouvons vous assurer que vos propos sont loin de faire l'unanimité et risquent d'exhorter le pouvoir en place à poursuivre sa route vers l'anéantissement de la démocratie et la destruction de l'État de droit », peut-on lire sur dans lettre, en répondant aux propos de M. Bankole Adeoye soutenant que le déroulement de l'élection présidentielle malgache du 16 novembre 2023 est une lueur d'espoir pour l'Afrique.
Dialogue
En revenant sur ce qu'il considère comme une violation répétée de la loi en vigueur, le Collectif des Malgaches a remis en cause le processus électoral dans son ensemble. « De nombreuses preuves ont démontré que l'élection qui s'est déroulée le 16 novembre 2023 a été truffée de fraudes et d'illégalités », poursuit la lettre, avant d'ajouter que « le régime en place fait face à une profonde crise de légitimité et continue d'échouer dans la mise en place d'une gouvernance efficace permettant d'améliorer la situation socio-économique du pays ». « Monsieur le Commissaire, force est de constater que l'apaisement, la démocratie, la liberté d'expression, la neutralité de l'Administration et l'État de droit n'étaient pas au rendez-vous lors de l'élection présidentielle de 2023 et ne le sont toujours pas à l'approche des élections législatives prévues pour le 29 mai 2024 », insiste le Kôlektifan'ny Malagasy qui indique qu' « il reste disposé à dialoguer et à échanger avec l'Union africaine afin d'améliorer les conditions démocratiques et pour que les Malgaches puissent réellement choisir pour leur avenir ».
Revendications
En effet, avec cette opposition à deux visages, le régime se trouve sous haute pression. D'une part, il doit entrer en compétition contre le Firaisankina sur le terrain électoral. Ce dernier a notamment indiqué que « les législatives constituent le second tour de la présidentielle du 16 novembre 2023 ». Le Firaisankina veut prendre sa revanche et il est bien parti pour avoir la majorité à l'Assemblée nationale. D'autre part, il est obligé d'apporter ses explications face aux différentes revendications du Kôlektifan'ny Malagasy qui a mené sa bataille sur le terrain socio-économique. « Il s'agit désormais d'une lutte pour tous les Malgaches et les problèmes sociaux et économiques font à présent partie de nos revendications », ont déjà fait entendre les leaders du Kôlektifa.