Diamniadio — Le président de la République a déclaré qu'il va engager les parlementaires de la mouvance présidentielle et même ceux de l'opposition à voter la loi d'amnistie qu'il fera adopter en Conseil des ministres ce mercredi.
"J'engagerai les députés de notre majorité, nos leaders, et même les députés de l'opposition à voter cette loi d'amnistie pour dépasser ces difficultés", a déclaré le président Macky Sall, lundi soir, à l'ouverture du dialogue national au CICAD pour trouver une date consensuelle sur l'organisation de l'élection présidentielle.
Le chef de l'Etat a fait part, lundi, à Diamniadio, de sa décision d'adopter, mercredi, en Conseil des ministres, un projet de loi d'amnistie des faits ayant trait aux évènements politiques survenus dans le pays entre 2021 et 2024, lequel sera bientôt soumis à l'Assemblée nationale.
"Dans un esprit de réconciliation nationale, je saisirai l'Assemblée nationale dès ce mercredi après son adoption en Conseil des ministres, d'un projet de loi d'amnistie générale sur les faits se reportant aux manifestations politiques survenues entre 2021 et 2024", a-t-il déclaré à l'ouverture du dialogue national qui se tient au Centre international de conférence Abdou Diouf (CICAD) de Diamniadio.
Des leaders politiques ont désapprouvé, la proposition d'une "loi d'amnistie générale des faits se reportant aux manifestations politiques survenues entre 2021 et 2024".
"Nous sommes dans un État de droit. Celui qui pose des actes contraires à la loi fera face à la justice. C'est pour cette raison que je m'oppose à la loi d'amnistie", a dit l'avocat El Hadji Diouf en prenant part au dialogue national, au centre international de conférences Abdou-Diouf.
Me Diouf, leader d'un parti politique, s'est réjoui, par ailleurs, de la tenue du dialogue.
Samba Sy, le secrétaire général du Parti de l'indépendance et du travail (PIT) et ministre du Travail, a laissé entendre qu'il désapprouvait la proposition d'une loi d'amnistie annoncée par le chef de l'État
"(....) mon parti ne peut pas entendre, supporter, accepter que l'université a été brulée, mon parti ne saurait oublier que deux jeunes filles ont été consumées dans un bus. Mon parti ne comprend pas qu'on puisse sous le manteau de la politique, s'en prendre à des instruments de fourniture d'eau et d'électricité. Mon parti ne pense pas que ce soit faisable de s'en prendre à des casernes de gendarmes. Je ne dis que nous ne devons pas nous réconcilier mais nous n'oublions pas, pour que demain, les mêmes causes ne produisent pas les mêmes effets", a déclaré M. Sy.
Selon le chef de l'Etat, l'amnistie et le pardon sont les principaux moyens pour permettre au Sénégal de surmonter les "moments difficiles" vécus par le pays au cours de cette période. Macky Sall a souligné la nécessité de sauvegarder l'unité nationale et l'Etat de droit, entre autres, pour préserver la paix et les valeurs démocratiques du Sénégal.
Le président de la République a relevé qu'il "arrive des moments dans un pays où il faut savoir dépasser".
"Ça ne veut pas dire qu'on n'a pas vu les dégâts qui ont été commis, mais si tu laisses les choses en l'état, d'autres dégâts plus graves peuvent encore survenir, avec des morts", a dit le président Macky Sall, soulignant agir en "tant que président de la République, gardien de la constitution et garant de l'unité nationale".