Guinée: Tension sociale- Deux jeunes tués à Conakry dans un mouvement de grève générale illimité

27 Février 2024

Deux jeunes hommes ont été tués par balle lundi lors de la première journée d’une grève générale illimitée très suivie en Guinée, où les militaires au pouvoir depuis 2021 répriment toute forme de contestation. Rapporte l’Afp.

Cette mobilisation donne une idée du rapport de force entre les centrales syndicales, soutenues par les principaux partis politiques et des organisations de la société civile, et la junte qui interdit toute manifestation, musèle l’opposition et cherche à faire taire toute critique à son égard.

Elle est lancée dans un climat de tension sociale grandissante et en l’absence de gouvernement, depuis que la junte a annoncé contre toute attente sa dissolution il y a une semaine sans en donner les raisons, mais en ordonnant le gel des comptes bancaires de ses membres et la saisie de leurs passeports.

La grève générale vise à obtenir la baisse des prix des denrées de première nécessité, la fin de la censure médiatique et la libération d’un syndicaliste de presse.

Elle a été très suivie et est renouvelée pour les jours à venir, « jusqu’à satisfaction totale et intégrale de l’ensemble des points de revendications », a déclaré lundi à la presse Amadou Diallo, porte-parole du mouvement syndical.

Les syndicalistes ont rencontré dans la journée les leaders religieux qui ont promis d’échanger avec le chef de la junte, le général Mamadi Doumbouya.

Conakry a ressemblé à une ville morte lundi. Les routes, habituellement bondées, étaient vides. Les banques, écoles, commerces étaient fermées. Le grand marché de Madina, poumon économique de Conakry, est resté désert toute la journée.  Également, ajoute la source, des heurts entre forces de sécurité et manifestants ont éclaté sporadiquement dans certains quartiers de la banlieue de la capitale. La contestation est devenue exceptionnelle sous le général Doumbouya. A la tête de ce pays parmi les moins développés au monde en dépit de ses ressources naturelles, il n’a pas pris la parole depuis le début de l’année 2024, malgré un contexte tendu. La junte a interdit toute manifestation. Elle a réprimé l’opposition, largement réduite à l’impuissance.

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