Après une année d'enquête approfondie dans l'affaire tragique du journaliste Martinez Zogo, le tribunal militaire a rendu ses premières décisions ce lundi, inculpant cinq individus pour complicité d'assassinat et assassinat. Ces inculpations marquent une étape cruciale dans la recherche de justice pour le journaliste assassiné.
Voici un résumé des cinq personnes inculpées et de leur rôle présumé dans cette affaire :
1. Justin DANWE : Ancien directeur des opérations de la DGRE, il est accusé d'avoir organisé le commando responsable de l'enlèvement et de la torture de Martinez Zogo. Bien qu'il n'ait pas été directement présent lors de ces événements, le tribunal estime qu'il était impliqué dans la planification de l'assassinat. Son avocat, dans une déclaration à RFI, a nié toute implication directe dans le meurtre.
2. Martin SAVOM : Proche du secrétaire général de la présidence de la République, des preuves de torture infligée à Martinez Zogo ont été retrouvées sur son téléphone. Le tribunal a établi qu'il entretenait des liens étroits avec Justin DANWE, le chef du commando, justifiant ainsi son implication présumée dans le meurtre du journaliste.
3. Clément EBO'O : Il est accusé d'avoir physiquement agressé Martinez Zogo en le tirant par les cheveux, en le battant et en utilisant des méthodes de torture brutales.
4. Oumarou GODJE : Présent lors de l'acte de torture, il aurait été celui qui a infligé des blessures graves à Martinez Zogo, notamment en lui coupant une oreille.
5. Le noir DAWA BOSCO : Également présent lors de la torture, il aurait contribué à déshabiller Martinez Zogo, participant ainsi à l'acte criminel.
Ces cinq inculpations marquent une avancée significative dans l'enquête sur l'assassinat de Martinez Zogo. Cependant, l'affaire n'est pas close, car d'autres investigations sont en cours, notamment sur les éventuels commanditaires du crime.
En effet, les prétendus commanditaires, Maxime EKO EKO et Jean Pierre AMOUGOU BELINGA, n'ont pas été inculpés jusqu'à présent. Justin DANWE a affirmé devant le juge d'instruction qu'il n'avait reçu aucun ordre d'Amougou Belinga pour enlever Martinez Zogo, ce qui a conduit à l'absence d'inculpation à leur encontre.
Cependant, des pressions politiques semblent peser sur le déroulement de l'affaire. Le secrétaire général de la présidence de la République, Ferdinand NGOH NGOH, est accusé de vouloir influencer le cours de la justice, cherchant à interrompre l'instruction et à précipiter les jugements, malgré les conclusions des enquêtes en cours.
Cette affaire reste donc hautement sensible, mêlant des enjeux politiques et judiciaires cruciaux, dans la quête de vérité et de justice pour Martinez Zogo et sa famille, ainsi que pour la préservation de l'État de droit au Cameroun.