Le gouvernement congolais et l'ONU ont entamé ce lundi 26 février 2024, une mission au Sud-Kivu dans le cadre du désengagement de la MONUSCO. L'équipe conjointe est chargée de faire le point sur le retrait de la Mission, dont la première phase commence par la province du Sud-Kivu.
La délégation est conduite par Bintou Keita, Représentante spéciale du Secrétaire général de l'ONU en RDC, et Mbuyi Katharina Wagner, conseillère principale du chef de l'Etat au collège diplomatique. Elles sont accompagnées des responsables des Agences, Fonds et Programmes des Nations Unies en République démocratique du Congo.
Peu après son arrivée en début d'après-midi, la délégation conjointe a rencontré à Bukavu, le vice-gouverneur et gouverneur intérimaire, Marc Malago, et les membres du conseil provincial de sécurité. Au coeur des échanges, les avancées enregistrées, ainsi que les défis à relever dans le cadre de la transition convenue entre le gouvernement de la République Démocratique du Congo et l'Organisation des Nations Unies.
Les discussions ont notamment porté sur la responsabilité du gouvernement congolais en matière de protection des civils, de sécurité dans les zones à haut risque, de sécurité des humanitaires, d'encadrement du personnel en uniforme et d'accessibilité des différentes zones à l'intérieur de la province. Le rôle de la société civile dans ce contexte a également été abordé.
Des groupes de travail ont déjà été constitués pour étudier ces questions, a fait savoir Marc Malago, le gouverneur intérimaire. Une équipe provinciale intégrée de transition est opérationnelle dans la province du Sud-Kivu. Marc Malago a assuré que « des dispositions sont déjà prises pour sécuriser la population là où la MONUSCO était déployée. »
Évoquant la paix acquise à Kamanyola avec le soutien de la MONUSCO, le gouverneur intérimaire a indiqué que le gouvernement mettra tout en oeuvre pour maintenir cette stabilité.
Une quête commune entre l'ONU et le gouvernement congolais.
Bintou Keita, la cheffe de la MONUSCO, a souligné que «le gouvernement et les Nations-Unies, avec la MONUSCO, sont ensemble pour cette visite dans la province du Sud-Kivu, pour laquelle nous sommes engagés conjointement, pour (...) réaliser le désengagement de la Mission ». Elle a également précisé : « il y a une transition qu'il faut faire et qui consiste à transférer les responsabilités dans de nombreux domaines où nous accompagnons l'autorité gouvernementale. »
Lors d'une réunion ce mardi 27 février au quartier général de la MONUSCO à Bukavu, avant de formuler leurs recommandations, les membres de la société civile ont tout d'abord exprimé des préoccupations. Celles-ci concernent particulièrement les mesures prises par le gouvernement congolais et l'ONU en lien avec le retrait de la MONUSCO. En effet, selon Nene Bintu, vice-présidente du Bureau de Coordination de la Société Civile du Sud-Kivu, « la MONUSCO se désengage dans un contexte sécuritaire, socioéconomique et environnemental fragile. »
Mbuyi Katharina Wagner, conseillère principale du chef de l'Etat pour les questions diplomatiques, a tenu à les rassurer : « le plan de désengagement est commun. À tous les niveaux, le plan de désengagement a été élaboré conjointement ; nous avons pris en compte la réalité sur le terrain pour éviter le vide. »
En définitive, des discussions entre les deux parties--onusienne et congolaise--vont se poursuivre, afin de «faire du désengagement du Sud-Kivu, un modèle », a indiqué Bintou Keita.