Gabon: Les premières pistes qui émergent des assises d'autocritique du PDG

Le Parti démocratique gabonais (PDG), anciennement au pouvoir, continue son introspection. Les 23 et 24 février, six mois après le coup d'État, il a organisé des assises d'autocritique et de refondation. Chacune des quelques 300 fédérations devait réunir les militants pour établir un diagnostic de la situation et proposer des solutions. Ce mercredi 28 février, les synthèses se font au niveau local avant d'être transmises jeudi au niveau provincial. Un rapport est attendu le 12 mars. En attendant, les premières tendances commencent à remonter.

Plus de la moitié des quelques 300 fédérations ont participé aux assises. « C'était une activité de reprise après plusieurs mois d'inactivité. Donc nous sommes satisfaits », indique un haut cadre.

Au Gabon, certains médias parlent de fiasco. Mais un responsable accuse plutôt l'opposition d'orchestrer une « violente campagne de dénigrement », dit-il. Ce dernier reconnaît néanmoins des problèmes logistiques et de moyens pour mobiliser les militants. « Certains préfèrent attendre encore avant de s'afficher avec le PDG, étant donné le contexte », analyse ce responsable. Un cadre, qui a d'ailleurs préféré rester en retrait, dit justement que le PDG est « loin de l'engouement d'antan ». « Le parti n'est pas en grande forme », selon lui.

Quand à l'autocritique promise, les militants auraient pointé l'absence de démocratie, la concentration du pouvoir entre les mains de quelques-uns. La suppression du poste de Distingué Camarade Président, accordé à Ali Bongo à la tête du parti, aurait été demandée.

Un divorce avec la période de l'ex-président et certains anciens cadres actuellement en prison, comme son fils Noureddin, serait pressenti. « Cette époque est vue comme une parenthèse malheureuse. Les militants veulent un retour aux fondamentaux et à la gouvernance du temps d'Omar Bongo, dont la figure fait l'unanimité », confie un haut responsable.

Mais le retour en grâce semble encore loin. Un cadre faisant profil bas souhaite qu'on règle d'abord les problèmes de « gouvernance, d'opacité, de vision et de gestion financière », avant de décider s'il restera au PDG.

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