Le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération régionale et des Burkinabè de l'extérieur, Karamoko Jean Marie Traoré, a échangé, mardi 27 février 2024 à Ouagadougou, avec les chefs de missions diplomatiques et postes consulaires sur le retrait du Burkina Faso et des autres pays membres de l'Alliance des Etats du Sahel (AES) de la CEDEAO.
Le ministère des Affaires étrangères, de la Coopération régionale et des Burkinabè de l'extérieur veut éviter les mauvaises interprétations à la suite du retrait du Burkina, du Mali et du Niger (membres de l'Alliance des Etats du Sahel-AES) de la CEDEAO. Pour ce faire, le département a rencontré, hier mardi 27 février 2024 dans la capitale, les chefs des missions diplomatiques et postes consulaires accrédités au Burkina Faso. A l'occasion, le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération régionale et des Burkinabè de l'extérieur, Karamoko Jean Marie Traoré, a rappelé les raisons qui ont conduits les trois pays à prendre une telle décision.
Pour lui, les motivations découlent du constat selon lequel la CEDEAO s'éloignait des idéaux de ses pères fondateurs à savoir créer un espace d'intégration économique, réunir les conditions de prospérité, de solidarité et renforcer la cohésion sociale. Le ministre a aussi regretté la prise de sanctions illégitimes, inhumaines par l'Organisation contre des populations qu'elle était censée protéger.
« L'acte le plus sévère portait sur l'intervention militaire au Niger pour rétablir un ordre plutôt que de mobiliser des troupes en appui aux pays confrontés au terrorisme », a soutenu le patron de la diplomatie burkinabè. M. Traoré a aussi justifié le retrait de la CEDEAO par le fait que les trois pays ont décidé de se retrouver dans un espace (l'AES) beaucoup plus fonctionnel, où, une approche territoriale intégrée sera beaucoup plus facile à mettre en oeuvre dans le cadre de la lutte contre l'insécurité qui frappe la sous-région.
Une démarche à perpétuer
Le ministre a, par ailleurs, expliqué l'intérêt d'un tel cadre d'échanges avec les responsables des représentations diplomatiques pour plus d'éclairages sur les motivations des Etats de l'AES. Car, a-t-il fait savoir, le manque de communication et l'absence de dialogue sont à l'origine des frustrations et des interprétations erronées.
« Nous avons évolué toujours avec le corps diplomatique dans un cadre assez ouvert et décloisonné, où, nous mettons en avant le dialogue », a confié le ministre en charge des affaires étrangères. De son avis, après chaque grande décision prise par le gouvernement, il est important de la porter officiellement aux corps diplomatiques pour qu'ils puissent avoir le discours officiel de la situation.
La démarche du ministère en charge de la coopération sous régionale a été saluée par les chefs des missions diplomatiques et postes consulaires qui ont favorablement répondu à l'invitation. Pour le doyen du corps diplomatique, l'ambassadeur du Royaume du Maroc au Burkina Faso, Youssef Slaoui, l'action d'ouverture et de communication entreprise par le ministère est à encourager et à perpétuer. A cet effet, le diplomate marocain a invité ses collègues à des échanges cordiaux autour des questions d'actualité dans le but d'avoir une vision claire de l'évolution de la situation dans la sous-région.