La sortie de prison de Mbola Rajaonah risque de ne pas avoir lieu dans les semaines qui viennent après la nouvelle condamnation prononcée par le tribunal.
Le verdict est tombé. Mbola Rajaonah, opérateur économique de renom proche de l'opposition, écope de deux années d'emprisonnement ferme pour tentative d'évasion. Cette annonce vient balayer les espoirs de sa libération de ce mois de février, alors qu'il se retrouve confronté à cette nouvelle charge susceptible de prolonger son séjour derrière les barreaux. La défense de Mbola Rajaonah prévoit d'interjeter appel de cette décision rendue par le tribunal de première instance d'Antananarivo.
Permission de sortie. Le 19 janvier dernier, Mbola Rajaonah avait déjà comparu devant le tribunal pour répondre à ces accusations. Selon les déclarations de son avocat, Maître Eric Rafidison, les faits remontent à août 2022, lorsque l'homme d'affaires aurait sollicité une permission de sortie sous escorte pour des motifs familiaux. Cette demande aurait été autorisée par la direction de la prison d'Imerintsiatosika à l'époque, a affirmé Eric Rafidison. Mbola Rajaonah aurait ainsi quitté l'établissement pénitentiaire sous la surveillance de gardes pour une durée de trois jours. À son retour, toutes les démarches auraient été menées dans le strict respect de la loi, soutient toujours l'avocat.
Ministre. Cependant, un événement inattendu est venu bouleverser la situation après la visite du ministre de la Justice de l'époque à la prison. Eric Rafidison affirme que ce dernier aurait constaté l'absence de Mbola Rajaonah malgré sa sortie sous escorte autorisée. En réaction, toujours selon l'avocat, le ministre aurait ordonné aux responsables de la prison de porter plainte pour tentative d'évasion. La défense de Mbola Rajaonah demeure catégorique, affirmant que « la sortie de la prison en août 2022 s'est déroulée en toute légalité ».
Décision politique. Dans le camp de Mbola Rajaonah, cette condamnation soulève des interrogations sur l'indépendance de la justice, notamment dans les affaires impliquant des personnalités ayant des affiliations politiques. Les partisans de l'opérateur économique dénoncent une « décision politiquement motivée » visant à réduire au silence les voix dissidentes. En revanche, ses détracteurs estiment que la justice doit être rendue de manière impartiale, quel que soit le statut ou les affiliations des individus concernés.
Divergences. Dans une tentative de recherche de clémence, Mbola Rajaonah a récemment adressé une lettre ouverte au président de la République, dans laquelle il implore le pardon pour ses divergences politiques et exprime le désir de voir son cas examiné avec bienveillance par les autorités. Cette correspondance, lue à la presse par son avocat lors d'une rencontre avec la presse en janvier dernier, révèle un appel de la part de Rajaonah. « L'acharnement à mon encontre me laisse l'impression de m'ôter la vie », écrit-il dans la lettre. Cette démarche de Mbola Rajaonah intervient alors qu'il fait face à une nouvelle affaire judiciaire liée à cette tentative d'évasion.