Sénégal: Un médecin propose un comité de pilotage multisectoriel pour assurer la redevabilité de la couverture sanitaire universelle

Dakar — Le docteur Farba Lamine Sall, conseiller en financement de la santé et chef du projet "Bâtir un système de santé résilient" de l'USAID, a proposé, mercredi, à Dakar, la mise en place d'un comité de pilotage multisectoriel pour matérialiser l'ambition du Sénégal d'asseoir un cadre de redevabilité de la couverture sanitaire universelle (CSU).

"S'il n'y a pas un comité de pilotage fort permettant d'avoir une multisectorialité de redevabilité, la CSU, on en parlera mais cela ne se réalisera pas", a prévenu M. Sall en faisant une présentation sur la couverture maladie universelle dans le cadre d'une "séance académique" organisée par l'Académie nationale des sciences et techniques du Sénégal (ANSTS).

En matière de couverture maladie universelle, "la question des déterminants de la santé est aussi importante, [puisqu'on] ne peut pas dire qu'il manque de ressources et laisser prospérer les dépenses concernant les maladies évitables", estime Farba Lamine Sall.

Sous ce rapport, le conseiller en financement de la santé pense qu'il faut "travailler à mieux articuler cette coordination, qui devra exister entre le ministère de la Santé et les autres ministères en charge des déterminants".

Il précise que cela doit se faire "dans un cadre de redevabilité", d'où l'importance de la gouvernance du dispositif.

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"J'ai bon espoir que les gens vont tirer des leçons de ce qu'on a vécu jusque-là et apporter les changements nécessaires pour qu'un comité de pilotage soit logé à la primature afin d'apporter les changements nécessaires", a insisté M. Sall.

Le Premier ministre devant être "le patron de la multisectorialité" dans un tel schéma, le ministère de la Santé sera "d'égale dignité avec les autres ministères", chaque département ministériel devant "avoir un cahier des charges, pour le développement sanitaire du pays". "C'est à ce moment-là qu'on verra les retombées, les fruits, c'est l'économie nationale qui va en profiter", donc "tout le pays", a souligné le spécialiste du financement de la santé.

Il propose de promouvoir l'assurance maladie pour que les populations participent au financement de la santé, et cela, "de la manière la plus supportable pour elles".

La couverture sanitaire universelle "implique des exigences et une offre de santé de qualité", a insisté Farba Lamine Sall.

"Il faut avoir une carte sanitaire [...] Il faut insister sur la nécessaire synergie qui doit avoir entre l'offre privée et l'offre publique", a-t-il recommandé, ajoutant que cela devrait induire "cette complémentarité nécessaire", pour que l'offre puisse au mieux satisfaire les besoins de la demande.

"Il faut revoir la subvention, il faut financer davantage la santé. La CSU, c'est plus de ressources. On ne peut pas, avec le même niveau de financement, parler de CSU, il faut avoir les moyens de son ambition", a ajouté Farba Lamine Sall.

Il conseille de "passer du discours à l'acte". "Il ne suffit pas de construire de grands hôpitaux, il faut mieux utiliser l'existant. Cela revient à construire des établissements de santé à la hauteur de l'offre actuelle, en tenant compte de la dimension des ressources qui sont disponibles pour les faire fonctionner."

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