Et si au-delà de ce qui les oppose actuellement, la camarade Henriette Ekwe, d'une part, et, le président Maurice Kamto, d'autre part, étaient tout simplement devenus à leurs corps défendant des otages et voire même plutôt des instruments entre les mains de forces et groupes ethno- régionalistes qui seraient en train de se livrer bataille pour des raisons qui ne tiennent pas compte des intérêts collectifs des Camerounais et du Cameroun ?
La question devrait être sérieusement posée dans notre pays ou un train en cache toujours un autre. Et au demeurant, comme nous le disons, si la question devrait être posée, elle doit d'abord commencer par l'être par les deux principaux concernés eux-mêmes.
Nous ne sommes désormais plus qu'à dix- neuf mois d'une fin de mandat du président Paul Biya qui, non seulement soulève déjà de nombreuses vagues dans le Landerneau politique camerounais, mais va inéluctablement être un autre moment fondateur de l'histoire du Cameroun des années qui vont suivre. Et la situation du pays est on ne peut plus critique non pas seulement sur le plan économique, mais particulièrement aussi sur le plan politique.
Pour la résumer, on peut dire que le Cameroun est réellement désormais au bord du gouffre. Ceci au propre et non pas au figuré. A de tels moments de son histoire, un pays a plus que jamais besoin de femmes et d'hommes d'exception. D'exception parce que capables de transcender, dans le cas du Cameroun précisément, où la multiplicité des tribus est si prononcée, et où les divisions et les contradictions politiques sont en ce moment si exacerbées, ce qu'ils sont et veulent eux-mêmes déjà, et ce que objectivement les aires sociologiques et politiques auxquelles ils appartiennent véhiculent, espèrent et attendent d'eux. Par la force du temps et des années qu'elle a passés dans l'engagement politique à l'UPC originale, celle des pionniers, un considérant que nous ne commettons pas comme les autres l'erreur de mettre en balance avec les reconnaissances obtenues dans l'establishment politique international, Henriette Ekwe est une icône, une madone.
Pour la place qu'il occupe actuellement dans l'échiquier politique camerounais, et au regard des services qu'il peut objectivement rendre d'abord à l'opposition, et subséquemment au Cameroun qui n'a pas besoin de brûler mais de rester en bon état pour poursuivre sa destinée historique, Maurice Kamto, est désormais un hiérarque politique. La situation de notre pays qui est devenu méconnaissable sur tous les plans, et même excusez du peu, sur celui du football, domaine où il excellait pourtant au point même de faire souvent oublier le pays du roi Pelé, le Brésil, la situation de notre pays dis-je, commande impérativement que Dame Henriette Ekwe et Sieur Maurice Kamto se rencontrent presto illico, se parlent et remettent la balle au sol et au centre du jeu politique. Les populations du Cameroun leur en seront éternellement reconnaissantes.
Jean-Pierre Djemba,
1er Vice-président du PSP/UPC (nommé par l'émérite et regretté Ngouo Woungly-Massaga, Fondateur-Président national), potentiel candidat, par défaut ou par dépit, à l'élection présidentielle de 2025.