Direction le Cameroun et le poumon économique de Bamenda. Une semaine après l'incendie qui a ravagé une partie du grand marché de la capitale de la région anglophone du Nord-Ouest, les autorités promettent que les victimes seront indemnisées.
Environ trois cents boutiques sont parties en fumée le 22 février, une trentaine de personnes ont dû être hospitalisées avant de rentrer chez elles. Mercredi 28 février, le préfet du département de la Mezam, Simon Émile Moh, est allé sur place évaluer les dégâts.
« Une autre crise dans la crise », c'est ainsi que Rodrigue, 45 ans, devant sa mercerie détruite, résume le sentiment de beaucoup de ses collègues commerçants comme lui dans la capitale d'une région endeuillée par le conflit entre les forces gouvernementales et des groupes armés : « Ici au marché, c'était l'un des points majeurs du commerce dans le Nord-ouest. Comment les gens vont-ils faire ? Comment les gens vont-ils s'en sortir ? J'ai presque tout perdu, j'ai perdu le matériel, l'argent, j'ai perdu aussi beaucoup de documents confidentiels. Je réfléchis, je ne sais pas de quel côté commencer. C'est très difficile. »
Une commission va évaluer les préjudices
Descendu sur le terrain, le préfet s'est entretenu avec Che Godwill, président de l'association des commerçants de Bamenda qui rappelle que la ville est un carrefour commercial ancien pour les échanges entre le Cameroun et le Nigeria : « Maintenant que nous sommes en guerre, il y a des gens qui ont déjà tout perdu ailleurs et qui se dépendent que du marché pour vivre. Ca a brûlé presque la moitié de ce marché. On ne sait pas seulement où commencer, on prie seulement Dieu et des gens de venir en aide. Y a beaucoup de gens qui savent pas où commencer encore et c'est ça qui nous touche profondément. »
Au lendemain de l'incendie spectaculaire, il y a une semaine, le gouverneur de la région, Adolph Lele L'Afrique, était venu porter un message de soutien de la part du président Paul Biya : « Le chef de l'État, aussitôt informé, m'a demandé d'exprimer sa profonde tristesse, la tristesse de son épouse également. Il nous a demandé d'identifier les victimes. Le gouvernement va les aider, les accompagner dans leur désespoir ». Une commission est annoncée pour évaluer les préjudices subis par les commerçants.