Le coup d'envoi des consultations pré-budgétaires, en marge du prochain Budget 2024-2025, a été donné mardi après-midi au siège du ministère des Finances à Port-Louis. Pour ce premier round de discussions, le ministre des Finances, Renganaden Padayachy, a rencontré les syndicalistes, suivis des représentants du secteur des petites et moyennes entreprises, et en dernier, les associations des femmes entrepreneures. Les demandes de ces trois catégories sont multiples étant donné les défis économiques toujours présents.
L'augmentation du prix des produits alimentaires, en particulier les légumes, est l'un des défis majeurs auxquels le Grand argentier devra faire face. Les syndicalistes ont fait part de ce problème. Pour le président de la Government Services Employees Association, Radhakrishna Sadien, des mesures doivent être prises pour que les abus cessent sur le prix pratiqué. De plus, il demande qu'il y ait un meilleur contrôle des prix. La cherté des produits de consommation a aussi été décriée par le président de la Federation of Parastatal Bodies and Other Unions, Deepak Benydin. Il déplore que la classe moyenne arrive difficilement à joindre les deux bouts. Pour lui, des mesures doivent être prises pour éviter que cette catégorie continue de perdre son pouvoir d'achat.
Elles lancent un SOS
La situation des femmes entrepreneures semble être devenue encore plus difficile. À l'issue de la rencontre avec le ministre des Finances, Trinida Chetty, présidente de l'Association mauricienne des femmes chefs d'entreprise (AMFCE), a appelé à une révision des taux d'intérêt pratiqués par les banques car, pour elle, leur augmentation aggrave la situation des femmes entrepreneures. De plus, elle a souligné les obstacles persistants, notamment l'accès au financement.
Les femmes, ajoute-t-elle, se trouvent confrontées à de sérieux problèmes, notamment la hausse du prix du fret et des matières premières, le paiement du salaire des employés et le loyer. Un soutien adéquat, dit-elle, pourra soulager la souffrance de ces femmes. L'occasion a aussi permis à Trinida Chetty d'aborder le problème de l'inégalité sur le lieu de travail pour les femmes entrepreneures, soulignant que les employeurs évaluent souvent les femmes en fonction de critères tels que leur âge, leur statut social et même leurs projets de grossesse. Elle recommande la mise en place de mesures pour que les grossesses ne soient pas un obstacle au travail.
Lors de cette réunion, une révision du plan d'importation de la main-d'oeuvre étrangère a également été demandée. L'AMFCE a souligné les défis liés à l'importation de travailleurs étrangers avant même leur arrivée à Maurice.
Les consultations reprennent aujourd'hui avec les pêcheurs, éleveurs et agriculteurs.