Afrique: Royaume-Uni - Une maison d'enchères annule la vente contestée d'un bouclier éthiopien

Une maison britannique de vente aux enchères a retiré d'une vente prévue le 29 février 2024 un bouclier éthiopien, qui avait été pillé lors d'une expédition au XIXe siècle, selon Addis-Abeba. L'Éthiopie avait exigé que le processus soit stoppé et l'objet rapatrié dans son pays d'origine.

Une vente aux enchères polémique vient d'être annulée : un bouclier éthiopien du XIXe siècle devait être mis à l'encan ce jeudi matin dans le Nord de l'Angleterre.

Selon Addis-Abeba, l'objet avait été pillé lors d'une bataille par les troupes britanniques. L'Éthiopie avait exigé que la vente soit stoppée et le bouclier rapatrié dans son pays d'origine.

C'est le lot 903 du catalogue des commissaires-priseurs Anderson and Garland qui a attiré l'attention les autorités éthiopiennes. Estimé entre 950 et 1400 euros, il s'agit d'un bouclier du XIXe siècle de forme circulaire, décoré par des motifs floraux et des bandes de métal.

Selon l'Autorité éthiopienne du patrimoine, il aurait été pillé le 13 avril 1868 à la bataille de Magdala entre les troupes britanniques et l'empereur éthiopien Tewodros II. Vainqueur, le général Robert Napier aurait ordonné à ses hommes de brûler la ville et de piller autant d'objets qu'ils le pouvaient...

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En 2021, Addis-Abeba avait fait la même démarche

On ne connaît pas le propriétaire actuel du bouclier. Des experts pensent qu'un soldat britannique l'aurait acquis et l'objet serait resté dans sa famille.

L'Autorité éthiopienne du patrimoine a écrit à Anderson and Garland. Pour elle, l'objet a été « acquis illégalement dans le contexte d'une expédition punitive. Nous vous exhortons d'annuler la vente, d'organiser sa restitution et son rapatriement », indique le courrier.

En 2021, Addis-Abeba avait fait la même démarche lors d'une vente aux enchères dans le sud de l'Angleterre d'objets également volés à Magdala. Sous la pression diplomatique, la vente avait été annulée. Les coupes, lettres et cheveux d'un prince étaient revenus en Éthiopie début janvier. Une « victoire diplomatique », avait alors déclaré Addis-Abeba.

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