Avec l'entrée dans le mois de mars, les Malgaches se sentent un peu moins oppressés. Ces deux premiers mois de l'année leur ont laissé un goût amer à la bouche car ils ont traversé une période de leur vie particulièrement pénible. Ce fut pour un grand nombre d'entre eux huit semaines de vache maigre où ils ont ressenti comme jamais ce qu'est une vie de tourmente et où ils ont été taraudés par un cruel manque de ressources. C'est un début de 2024 qui marquera beaucoup de ménages car ils ont énormément souffert. Ils débutent le mois de mars avec un peu plus d'optimisme, mais ils savent cependant qu'ils doivent toujours rester économes de leur argent pouvant leur filer très vite entre les doigts.
L'espoir d'une embellie après la période des vaches maigres
Au sortir des fêtes de fin de l'année 2023, le Malgache moyen était, comme on le dit familièrement, sans le sou. Il était, dans la plupart des cas, criblé de dettes et le peu d'avoir qu'il avait s'est vite envolé dans leur remboursement. Cette situation a été encore plus difficile à supporter que les années précédentes car elle était accompagnée par la spirale de la hausse des prix. Certains ont dû diminuer encore plus leur ration quotidienne et être tenaillés par la peur de devoir quitter leur logement faute de pouvoir s'acquitter de leur loyer. Les habitants de la Capitale ont traversé des rues où les ordures s'entassent. Les coupures d'électricité et d'eau sont réapparues.
Ils n'ont cependant pas eu droit à de grandes calamités naturelles, cette année, la Grande île étant relativement épargnée durant ces deux premiers mois par les formations cycloniques. Les Malgaches ont fait preuve d'une patience inébranlable face à ces épreuves. Ils abordent ce mois de mars avec l'espoir d'une vie un peu plus clémente. A Tana, les tas d'ordures ont diminué car l'opération coup de poing de ramassage a commencé à faire son effet. Le choléra n'est pas rentré. Les prix des produits de la vie courante comme le riz, les légumes ou la viande sont de plus en plus élevés. Mais, même si on n'attend pas que survienne un miracle, on peut espérer qu'une embellie se produira en ce mois de mars.