Saint-Louis — Toutes les diligences sont menées de concert avec le procureur de la République pour que la lumière soit faite sur le chavirement d'une pirogue transportant des migrants au large de Saint-Louis (nord), a assuré jeudi, le Premier ministre Amadou Bâ.
"J'ai échangé avec le procureur de la République. Et toutes les diligences sont menées pour que la lumière soit faite et surtout pour remonter les filières et je pense que l'Etat ne se lassera pas de combattre ce fléau en mettant en oeuvre, renforcer, et accélérer les politiques en cours (...) contre l'émigration irrégulière", a-t-il déclaré.
Le Premier ministre Amadou Bâ s'entretenait avec des journalistes, lors d'une visite effectuée à Saint-Louis pour apporter aux victimes de ce chavirement de pirogue le soutient de l'Etat, ainsi qu'à leurs familles.
Une embarcation transportant des migrants a chaviré mercredi au large de Saint-Louis avant d'échouer sur la côte causant officiellement 26 morts.
De l'avis du chef du Gouvernement, il va falloir encore faire des efforts de communication et de sensibilisation concernant l'émigration irrégulière.
"Nous avons encore des efforts de communication et d'informations à faire pour montrer aux jeunes que leur avenir, c'est ici au Sénégal. (...) la destination européenne, il faut y aller dans d'autres conditions, que ça soit sous une forme d'immigration organisée", a-t-il préconisé.
Amadou Bâ ajoute qu"'il y a aussi des politiques qui sont mises en oeuvre dans ce cas", félicitant le gouverneur de la région de Saint-Louis et l'ensemble des Forces de défense et de sécurité, pour leur prompte réaction.
Ce qu'il faut noter, a-t-il souligné, c'est que l'immigration, c'est un sujet à réflexion. "Le constat est que les candidats viennent de toute la sous-région même si le point de départ est le Sénégal, cela est extrêmement important à noter", a-t-il relevé.
Dans cette embarcation, a expliqué le Premier ministre, il y a beaucoup de jeunes qui vivaient au Sénégal et d'autres venus d'autres pays.
Selon lui, ce qui pousse ces jeunes à s'aventurer dans cet horizon qui semble être incertain n'est pas seulement motivée par l'aspect économique.
"Maintenant le fait marquant, c'est que toutes les personnes que j'ai eu à interroger aujourd'hui à l'hôpital avaient des revenus qui tournaient en moyenne de 3 000 à 5 mille francs CFA par jour soient 90 mille ou 150 mille francs par mois", a-t-il analysé.
"Ce qui est, a-t-il estimé, quand même un revenu raisonnable pour pouvoir bien vivre. Donc, le problème n'est peut-être pas totalement économique".