Sénégal: Transhumance - Un phénomène source de problèmes dans le Sénégal oriental

Tambacounda — La région naturelle du Sénégal oriental est confrontée à la fois à la transhumance transfrontalière et la transhumance interne, deux phénomènes sources de problèmes, indique le coordonnateur de la cellule de veille du Cadre de réflexion et d'action sur le foncier au Sénégal (CRAFS), Seny Diagne Cissé.

M. Cissé intervenait dans le cadre d'une mobilisation sur la gouvernance foncière dans les régions de Tambacounda et Kédougou. Une mobilisation organisée dans un contexte de pression foncière exacerbée par l'agrobusiness et les industries extractives, avec la perte de surfaces cultivables, de terres pastorales et la recrudescence des conflits fonciers entre privés, transhumants et populations locales.

Il a relevé que la transhumance interne et celle dite transfrontalière causent dans la zone orientale un ensemble de problèmes liés au foncier.

Dans le cadre de la transhumance interne, explique-t-il, des éleveurs originaires des régions de Diourbel, de Fatick, de Thiès et de Kaolack traversent le département de Koumpentoum.

Selon lui, la transhumance interne constitue "une source de conflits entre les transhumants et les populations autochtones, du fait de l'absence de conventions locales, et de plans d'occupations, d'affectation du sol".

"La grande transhumance qui nous vient de la Mauritanie et du Mali pour longer la Falémé amplifie les difficultés liées à l'exploitation des mines d'or, notamment la pollution de l'eau, la disparition des activités économiques (la pêche, le maraîchage, l'agriculture) qui a pour conséquence le déplacement des populations", a-t-il-fait savoir.

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Sény Diagne Cissé souligne que les éleveurs de ces pays voisins terminent leurs transhumance dans la région de Kédougou. Dans cette région, c'est la zone de Khossanto qui, dit-il, "accueille cette grande transhumance avec une très forte pression sur la biomasse et des conflits récurrents pendant la cette période où des milliers de têtes de bétail arrivent dans la zone".

A l'en croire, au-delà des conflits, cette forme de transhumance entraine un élagage sauvage de certaines espèces d'arbres telles que le baobab qui, aujourd'hui, est menacé de disparition dans certaines localités.

Dans le cadre de la mobilisation qu'elle a organisée à Tambacounda, "le CRAFS a ciblé la zone agro écologique du Sénégal oriental pour réunir ses points focaux afin de discuter de tout ce qui touche au foncier", a-t-il expliqué.

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