La directrice de la chaîne de télévision privée 7TV a été poignardée jeudi soir 29 février de trois coups de couteau près de son domicile alors qu'elle revenait de son travail. Un rassemblement de soutien a été organisé devant son groupe de presse vendredi en fin de journée.
Avec notre correspondante à Dakar, Théa Ollivier
« Le Sénégal saigne », « la liberté d'expression poignardée mais la presse restera debout ». Ces slogans ont été écrits sur des pancartes portées à bout de bras par plusieurs des dizaines de journalistes rassemblés devant les locaux de 7TV pour apporter leur soutien à Maimouna Ndour Faye, poignardée près de son domicile le 29 février en fin de journée.
Rapidement hospitalisée, son état s'est stabilisé, mais le mobile de l'agression est pour le moment inconnu, explique Papa Moctar Sélane, coordonnateur d'un magazine de reportages et d'enquête à 7TV : « Vu la façon dont Maimouna a été attaquée, on dirait que les individus n'étaient pas seulement là pour lui faire peur ou mal mais pour attenter à sa vie. »
L'animatrice qui recevait des personnalités politiques en plateau avait déjà assuré avoir reçu des menaces de mort.
Son agression est l'attaque de trop, selon Migui Maram Ndiaye président de la Convention des jeunes reporters du Sénégal : « Depuis très longtemps, nous recevons des menaces quand nous donnons des informations qui sont exactes mais qui ne sont pas favorables à un parti politique. Les militants, que ce soient ceux de l'opposition ou du pouvoir, nous agressent. Cette affaire doit servir de déclic pour arrêter ces menaces, pour arrêter ces violences contre les professionnels des médias. »
Cet acte de violence a été dénoncée par la société civile ainsi que par toute la classe politique, que ce soit de la majorité comme de l'opposition.
Le Premier ministre Amadou Ba a assuré que l'État prendra les mesures nécessaires pour que « la lumière soit faite » sur cette agression et que ses « auteurs soient remis à la justice ».